Réchauffement climatique: Peindre 2% du globe en blanc, la solution pour la planète !
Solution étrange. Peignons ensemble notre planète en blanc !
C’est bien connu, le blanc réfléchit les rayons du soleil, de sorte qu’il n’accumule pas la chaleur. C’est d’ailleurs pour cela que l’on préfère les vêtements clairs en été plutôt que les sombres. Une logique que l’on commence de plus en plus à appliquer aux toits des maisons, mais pourquoi pas aller plus loin ?
LIRE AUSSI: Changement climatique : une vague de chaleur frappe la planète
En 2021, des chercheurs de l’Université de Purdue ont présenté la peinture la plus blanche de la Terre. La couleur est si blanche qu’elle reflète plus de 98 % de la chaleur. De quoi réduire fortement la température à la surface d’un bâtiment recouvert de cette peinture et, par extension, à l’intérieur aussi. Dès lors, ne serait-il pas possible d’en faire de même à grande échelle pour « refroidir » la Terre ? Et bien, si. Du moins, en théorie.
Le professeur de génie électrique et informatique Jeremy Munday, de l’Université de Californie, a calculé que si un matériau « de refroidissement radiatif », notamment cette couleur qui réfléchit à 98 % les rayons du soleil, couvrait 1 à 2 % de la surface du globe permettrait de lutter efficacement contre le réchauffement climatique.
La quantité de lumière renvoyée dans l’espace réduirait en effet suffisamment la quantité de chaleur absorbée par la Terre pour stabiliser les températures mondiales.
Et c’est justement l’objectif des chercheurs à l’origine de la peinture la plus blanche du monde. « Nous n’essayions pas vraiment de développer la peinture la plus blanche du monde », a déclaré le Dr Ruan, l’un des chercheurs à l’origine de la peinture, dans une interview au New York Times. « Nous voulions aider à lutter contre le changement climatique, et maintenant c’est plus une crise, et ça s’aggrave. Nous voulions voir s’il était possible d’aider à économiser de l’énergie tout en refroidissant la Terre. »
Qu’attendons-nous alors ?
Si une fourchette de 1 à 2 % peut paraitre peu, à l’échelle de la planète (510,1 millions de km²), cela représente 5 à 10 millions de kilomètres carrés, ce qui n’est pas négligeable. Pour vous faire une idée, la superficie totale des États-Unis est d’un peu plus de 9,8 millions de kilomètres carrés. Celle de l’Europe est un peu plus grande avec 10,5 millions de km².
Or, étant donné que la planète est recouverte à 70,8 % d’eau, cela implique forcément que la peinture soit appliquée sur le sol, à moins de trouver une solution pour recouvrir l’eau de cette fameuse peinture. Cela voudrait donc dire recouvrir la totalité de la surface des États-Unis ou de l’Europe.
Et il faudrait également plusieurs centaines de milliards de pots de peinture, et ce, rien que pour recouvrir 1 % du globe. Ce qui, aux vues des bénéfices que le réchauffement climatique, serait un mal pour un bien. Il est bien évidemment utopique d’imaginer que tous les pays fassent abstraction de leurs désaccords et différences pour produire une telle quantité de peinture – en imaginant que les chercheurs rendent leur création publique – pour le bien-être de l’humanité et plus encore.
Difficilement réalisable
Outre les aspects pratiques et géopolitiques qu’une telle solution impliquerait, ce projet aurait certainement des répercussions néfastes sur la faune et la flore. On ne peut en effet exclure l’impact qu’aurait sur les êtres vivants le fait de recouvrir 1 à 2 % de la surface terrestre.
Alors, bien évidemment, repeindre de ce blanc extrême les innombrables constructions de l’homme serait déjà un bon début, mais ça ne sera assurément pas suffisant. Des aménagements devraient être faits, de sorte qu’on se retrouverait en permanence coupé des rayons du soleil, de même que le sol et certains animaux. Et on est assurément à des lieux d’imaginer les conséquences réelles d’un tel projet.
« Ce n’est certainement pas une solution à long terme au problème climatique », a d’ailleurs déclaré Jeremy Munday au New York Times. « C’est quelque chose que vous pouvez faire à court terme pour atténuer les pires problèmes tout en essayant de tout contrôler. »
Tout n’est en effet pas à jeter dans cette histoire, repeindre en blanc les bâtiments est une excellente solution pour limiter la chaleur à la surface, mais aussi à l’intérieur, de sorte que la consommation d’énergie par le biais des ventilateurs et climatiseurs sera réduite, ce qui est une bonne chose pour le climat. Rapporte Business Am.