Remaniement en France: Fin de mission pour Borne et ces ministres? Qui sont les prétendants?
Les ministres d'Emmanuel Macron se sont retrouvés vendredi pour l'hommage à Jacques Delors sans réussir à percer les intentions du chef de l'Etat en vue d'un remaniement gouvernemental potentiellement d'envergure.
En attendant, les rumeurs mettent les nerfs à rude épreuve: Elisabeth Borne est donnée par beaucoup partante de Matignon, mais qui pourrait la remplacer?
Et quels autres changements, après la fronde de l'aile gauche sur l'immigration? A quel horizon?
La Première ministre continue comme si de rien n'était, enchaîne les déplacements mais a pris soin de réduire son exposition médiatique, rapporte La Croix.
Le nom du discret ministre de la Défense Sébastien Lecornu, un proche d'Emmanuel Macron venu de la droite, circule beaucoup, même si l'hypothèse déplaît à certains alliés du président, dont le centriste François Bayrou.
Est aussi cité un macroniste de la première heure: Julien Denormandie, 43 ans, déjà trois fois au gouvernement pendant le premier quinquennat - au Logement et à l'Agriculture.
Le nom d'un autre fidèle, Richard Ferrand, 61 ans, ex-président de l'Assemblée nationale, a aussi circulé. "Le président, comme bon nombre de macronistes, ont envisagé son retour à la politique. Mais celui-ci a montré peu d’entrain, en invoquant notamment sa défaite aux législatives en 2022", a fait savoir son entourage.
L'objectif est en tout cas de trouver un Premier ministre "capable de réunir la majorité", fracturée par la loi sur l'immigration, et "capable de trouver des alliances" dans le contexte de la majorité relative à l'Assemblée, résume un cacique.
Autre hypothèse avancée, Bruno Le Maire, ministre de l'Economie depuis six ans, qui plaide comme Emmanuel Macron pour davantage de réformes. Mais "quels seront alors ses rapports avec le président", qui s'en méfie, se demande le même élu.
Quant à l'option d'un maintien d'Elisabeth Borne, elle n'est pas totalement écartée.
Quels entrants ou sortants possibles ?
Remaniement: beaucoup d'attente, beaucoup de questions
Au premier rang des ministres donnés sortants figure Agnès Firmin Le Bodo. Elle remplace à la Santé, par intérim, Aurélien Rousseau, qui a démissionné en raison de ses désaccords sur la loi immigration. Mais elle est visée par une enquête pour avoir reçu des cadeaux du laboratoire Urgo.
Ce portefeuille, prioritaire pour l'exécutif, a été évoqué lors du déjeuner hebdomadaire entre Elisabeth Borne et Emmanuel Macron mercredi.
Reste à savoir à quelle sauce seront mangés les autres ministres qui avaient exprimé leur malaise après le vote du texte, sans quitter le gouvernement, comme Clément Beaune (Transports), Sylvie Retailleau (Enseignement supérieur) ou Patrice Vergriete (Logement) .
Clément Beaune, qui a assuré dans Le Parisien avoir "encore des combats à mener" et être prêt à "servir", est "hors jeu", avance une source ministérielle.
Le sort de Rima Abdul Malak (Culture), que le président avait contredit publiquement sur Gérard Depardieu, est-il aussi scellé?
L'avenir de Catherine Colonna (Affaires étrangères), que Sébastien Lecornu avait semblé presque remplacer sur le plan diplomatique au Proche-Orient, est également incertain.
Pour la remplacer, certains glissent que le ministre de l'Intérieur Gérard Darmanin se verrait bien au Quai d'Orsay, tandis que circule aussi le nom de Stéphane Séjourné, eurodéputé et président du parti présidentiel Renaissance.
Remaniement: beaucoup d'attente, beaucoup de questions
Quant à Olivier Dussopt (Travail), qui attend le 17 janvier le jugement dans son procès pour favoritisme, il pourrait être remplacé au Travail.
Parmi les entrants, le nom de la députée Maud Bregeon, une proche de Gérald Darmanin, est aussi avancé. Elle avait été écartée à la dernière minute du poste de porte-parole du précédent gouvernement.
Quels contours ?
Emmanuel Macron "a envie de changer des têtes, beaucoup", glisse un ministre, tandis qu'un autre, qui s'est entretenu avec le président, prédit "beaucoup de sortants".
Remaniement: beaucoup d'attente, beaucoup de questions
Et, à chaque remaniement, revient l'idée d'un gouvernement resserré, avec par exemple un grand ministère de l'Education nationale qui comprendrait l'Enseignement supérieur.