Renault Algérie face à l'impasse : la crise France-Algérie menace l'avenir du constructeur
Renault Algérie face à l'impasse : la crise France-Algérie menace l'avenir du constructeur.
L’avenir de Renault en Algérie, autrefois leader des ventes automobiles dans le pays pendant près de 20 ans, est désormais fortement compromis. Le constructeur français subit les contrecoups des tensions politiques croissantes entre Alger et Paris, exacerbées depuis juillet dernier par la reconnaissance par Emmanuel Macron de la marocanité du Sahara occidental.
La crise diplomatique, déjà alimentée par cette décision, s’est envenimée avec l’arrestation de l’écrivain Boualem Sansal en novembre et l’échec de l’expulsion d’un influenceur algérien début janvier. Ces épisodes ont conduit à un quasi-gel des relations bilatérales, accompagné de menaces de représailles économiques. Renault, déjà en difficulté, pourrait devenir une victime collatérale de ce climat hostile.
Le constructeur, qui a investi entre 15 et 20 millions d’euros pour se conformer aux nouvelles réglementations locales, se retrouve dans une impasse. Sans autorisation pour reprendre les importations ou relancer l’usine d’Oran, fermée depuis 2020, Renault risque de quitter le marché algérien. Une source proche du dossier confie : « Si la situation ne change pas rapidement, Renault partira. Une année supplémentaire sans activité est intenable. »
Inaugurée en 2014 à Oued Tlelat, l’usine d’Oran avait marqué un tournant pour l’industrie automobile algérienne, mais les bouleversements politiques post-Hirak en 2019 ont changé la donne. Les privilèges fiscaux accordés aux constructeurs ont été supprimés, et les opérateurs locaux de montage ont été poursuivis en justice.
Dans un marché où Stellantis, via sa marque Fiat, a été le premier à relancer ses activités sous la nouvelle réglementation, Renault peine à retrouver sa place. Bien que certains constructeurs chinois aient obtenu des agréments, eux aussi font face à des retards bureaucratiques.
En novembre dernier, Renault Algérie a démenti les rumeurs de fermeture définitive de son usine. Cependant, sans l’autorisation nécessaire pour reprendre ses activités, l’entreprise voit son avenir s’assombrir.
Dans un contexte où les relations franco-algériennes semblent au point mort, la survie de Renault en Algérie illustre les conséquences directes des tensions géopolitiques sur les acteurs économiques.