Répression policière lors d'une marche contre les féminicides au Kenya
La police du Kenya a utilisé des gaz lacrymogènes et arrêté des manifestants lors d'une marche pacifique contre les féminicides à Nairobi, selon des journalistes de l'AFP et des ONG.
Les forces de l'ordre étaient fortement présentes avant cet événement, l'un parmi plusieurs prévus dans ce pays d'Afrique de l'Est où les violences envers les femmes persistent depuis longtemps.
Plusieurs organisations de défense des droits de l'homme ont appelé à manifester pour demander aux autorités des mesures contre les féminicides, suite à un rapport de la Commission nationale kényane des droits de l'homme (KNCHR) qui a recensé 97 assassinats de femmes au cours des trois mois précédents.
Des grenades lacrymogènes ont été tirées par la police contre un groupe de jeunes femmes rassemblées dans le quartier central des affaires de Nairobi, ont rapporté des journalistes de l'AFP.
Ce quartier a été le théâtre de violences policières lors de manifestations antigouvernementales par le passé.
Les forces de l'ordre, en uniforme ou en civil, ont procédé à de nombreuses arrestations, selon des groupes de défense des droits de l'homme. Une jeune femme a été vue en train d'être embarquée en hurlant dans un véhicule de police.
Des centaines de femmes ont ensuite marché jusqu'au parlement en huant et scandant des slogans tels que "Honte à vous!" et "Eduquez vos fils". La marche a été interrompue à plusieurs reprises par l'utilisation de gaz lacrymogènes.
Des témoins ont noté que les policiers semblaient cibler les femmes arborant des t-shirts avec des messages anti-féminicides pour les interpeller. Des organisations internationales telles qu'Amnesty International et la Law Society of Kenya ont condamné la réponse policière, la qualifiant d'une attaque contre les principes démocratiques et les droits de l'homme des citoyens kényans.
La police kényane a fait l'objet de vives critiques, y compris à l'échelle internationale, pour sa répression des manifestations pacifiques qui ont dégénéré en violences, causant la mort d'au moins 60 personnes selon la KNCHR.