Roumanie : présidentielle annulée sur fond d’ingérence russe
Le samedi 7 décembre, les autorités roumaines ont mené des perquisitions dans plusieurs résidences à Brasov, suite à l’annulation historique de l’élection présidentielle par la Cour constitutionnelle
. Cette décision, prise dans un contexte de suspicions d’ingérence russe en faveur du candidat nationaliste d’extrême droite, Calin Georgescu, a plongé le pays dans une crise politique inédite.
Enquête sur des délits électoraux
Les procureurs roumains ont révélé que les perquisitions visaient des cas présumés de corruption d’électeurs, de blanchiment d’argent et de falsification informatique. Ils soupçonnent également des violations de la loi interdisant les organisations et symboles fascistes, racistes et xénophobes.
Une personne, potentiellement impliquée dans le financement illégal de la campagne d’un candidat à la présidentielle, est au centre de l’enquête.
Rôle de TikTok et cyberattaques
L’enquête a été déclenchée après la déclassification de documents des services de renseignements. Ces derniers accusent un utilisateur de TikTok, Bogdan Peshir, d’avoir dépensé 381 000 dollars pour promouvoir Calin Georgescu.
Parallèlement, plus de 85 000 cyberattaques depuis 30 pays ont été détectées, visant à perturber les systèmes électoraux roumains, notamment le jour du scrutin.
Une décision sans précédent
Face à ces révélations, la Cour constitutionnelle a annulé l’intégralité du scrutin, citant de « graves irrégularités » ayant compromis la transparence et l’équité du vote. Elle a demandé une reprise complète du processus électoral.
Calin Georgescu, arrivé en tête au premier tour, a dénoncé un « coup d’État » et fustigé une décision qu’il juge orchestrée par l’élite pro-européenne. De son côté, Elena Lasconi, sa rivale centriste, a également critiqué cette décision, qu’elle qualifie d’« illégale » et d’« atteinte à la démocratie ».
Le président sortant Klaus Iohannis a, quant à lui, soutenu la décision de la Cour, appelant au respect des institutions. Les États-Unis ont également salué la démarche, incitant à un processus électoral pacifique et constitutionnel.
La date de la nouvelle élection présidentielle reste à définir, tandis que le pays s’enfonce dans une instabilité politique inédite.