La Roumanie toujours privée de gouvernement après un échec au Parlement
Les élus roumains ont refusé mercredi 20 octobre d'accorder leur confiance à un gouvernement ultra-minoritaire formé par l'ancien commissaire européen Dacian Ciolos, prolongeant la crise politique dans un pays meurtri par le Covid-19.
Sans surprise, seuls 88 députés et sénateurs issus pour l'écrasante majorité de l'USR, la formation de centre droit dirigée par Dacian Ciolos, ont voté pour son équipe, loin du minimum de 234 voix requis.
La Roumanie est dans la tourmente depuis que le Parlement a censuré il y a deux semaines le gouvernement libéral de Florin Citu, lâché par un de ses alliés l'accusant d'autoritarisme. Tandis que ce dernier assure l'intérim, le chef de l'État Klaus Iohannis a entamé la semaine dernière les tractations politiques. Il a chargé Dacian Ciolos, 52 ans, de former un nouveau gouvernement malgré ses faibles chances de rallier suffisamment de voix au Parlement.
Vu comme l'un des principaux fossoyeurs de l'exécutif Citu, l'ancien commissaire européen à l'Agriculture s'est heurté notamment au refus des libéraux (PNL) de reformer la coalition de centre droit mise en place après les législatives de décembre. Le président doit désormais reprendre les consultations, alors qu'il y a urgence.
Privée d'un gouvernement ayant les pleins pouvoirs, la Roumanie peine à lutter contre une crise sanitaire d'une gravité sans précédent. La campagne de vaccination reste poussive et ce pays d'Europe orientale, au système de santé vétuste, a enregistré mardi les pires chiffres depuis le début de la pandémie de coronavirus: 561 morts et près de 19.000 nouveaux cas recensés en 24 heures, un «drame national» selon Klaus Iohannis.
Les hôpitaux sont débordés, les lits de soins intensifs insuffisants et Bucarest a dû transférer des malades de Covid-19 - une trentaine à ce jour - en Hongrie voisine. Moins d'un tiers des Roumains sont à ce jour complètement vaccinés, le taux le plus faible de l'Union européenne, après la Bulgarie.