Pourquoi la Russie s'estime menacée par l’Otan
En massant 100 000 hommes à sa frontière avec l’Ukraine, la Russie de Vladimir Poutine a-t-elle décidé de frapper un grand coup pour stopper l’avancée inexorable de l’Otan vers ses frontières depuis 30 ans ?
La manœuvre, entamée en novembre, inquiète les Occidentaux, et au premier chef, les services de renseignement militaires américains qui y voient une tentative d’invasion imminente.
Ce coup de pression brutal du maître du Kremlin provoque une frénésie diplomatique. Cette semaine, Russes et Américains se retrouveront à Genève à partir de dimanche 9 janvier, avant des discussions le 12 janvier entre l'état-major de l’Otan, réuni à Bruxelles, et celui des forces militaires russes. Le lendemain, Russes et Occidentaux se reverront dans le cadre de l’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) tandis que les ministres de la Défense de l’UE seront en séminaire à Brest.
Lors de cette cascade de rencontres, la Russie attend des Occidentaux des réponses aux exigences formulées le 17 décembre. Ces propositions de traité interdiraient aux États-Unis d'établir des bases militaires dans tous les pays d'ex-URSS non-membres de l'Otan et même de "développer une coopération militaire bilatérale" avec ces États.