SACCAGE DE L'ARC DE TRIOMPHE: SURSIS, TRAVAUX D’INTÉRÊT GÉNÉRAL ET AMENDES POUR LES 9 PERSONNES JUGÉES À PARIS
Neuf personnes étaient jugées à Paris depuis lundi pour le saccage de l'arc de Triomphe, le 1er décembre 2018, lors d'une manifestation des gilets jaunes. La journée s'était achevée dans un climat quasi-insurrectionnel. Les images de la "prise" de l'Ar
Dans le détail, sept prévenus ont écopé de 70 heures de travail d'intérêt général, et cinq ont en plus été astreints à des amendes allant de 100 à 500 euros. Trois prévenus ont également été condamnés à des peines allant de quatre à huit mois de prison avec sursis. Un dernier a été relaxé par manque de preuves.
Lors de la première audience, la présidente avait rappelé qu'il ne s'agissait pas des "principaux responsables", jamais identifiés, des "scènes de désolation" qui avaient fait le tour des médias.
Un million d'euros de dégâts
Le 1er décembre 2018 signe le troisième "acte" des gilets jaunes. Ce samedi-là, les forces de l'ordre font face à des scènes quasi-insurrectionnelles autour de l'Arc de Triomphe. Des manifestants entonnent "La Marseillaise" autour de la flamme du soldat inconnu, d'autres piochent sur la place de l'Étoile les morceaux de pavés qui serviront de munitions face aux forces de l'ordre.
Des manifestants parviennent à pénétrer à l'intérieur du monument historique, saccagent les lieux, pillent la boutique de souvenirs, accèdent au sommet pour se prendre en photo au-dessus de Paris, gilet jaune sur le dos. Bilan: un million d'euros de dégâts et cinq œuvres d'art endommagées.
Les instigateurs non-identifiés
Depuis lundi, sept hommes étaient donc jugés pour avoir participé, de près ou de loin aux violences. Deux femmes étaient absentes mais représentées par un avocat. Enfin, le cas d'un autre prévenu avait été disjoint. Tous encouraient jusqu'à dix ans de prison. Mais l'accusation l'avait reconnu:
"Force est de constater que les instigateurs, voire les principaux auteurs des faits", (n'ont) pas pu être identifiés."
Originaires des quatre coins de la France, la majorité des personnes à comparaître ont une vingtaine d'années et aucun casier judiciaire. Sur le banc des prévenus, l'un des profils s'est en revanche distingué: celui d'un ancien militaire de 43 ans lié à l'ultra-droite, accusé d'avoir tagué l'Arc de Triomphe.
Pour ces tags, des dégradations mineures de mobilier ou encore des vols de cartes postales, la plupart ont reconnu avoir été "immatures", regrettant leur "erreur". Un peu plus tôt ce jeudi, ils avaient tous donné leur accord pour effectuer des travaux d'intérêt général si le tribunal entrait en voie de condamnation.
Les valeurs républicaines "pas comprises"
Des peines de prison aménageables, des travaux d'intérêt général, des amendes et des stages de citoyenneté avaient en effet été requis par la procureure. Cette dernière avait souligné qu'il n'était "pas du tout" question de les faire "payer" pour les autres, ajoutant que "chacun doit répondre à la hauteur de ce qu'il a fait", et que leur responsabilité ne peut être "diluée".
"Il faut qu'il y ait une réflexion sur le respect des valeurs républicaines", "visiblement pas comprises", avait-elle ajouté.
"Ce procès est immensément pédagogique", s'était de son côté réjoui avant les réquisitions Jean-Philippe Morel, qui représente une association de défense du patrimoine, partie civile au procès.
Sept autres personnes seront jugées ultérieurement: un mineur devant le tribunal pour enfants et six individus devant le tribunal de police pour la seule contravention d'"intrusion non autorisée dans un lieu classé ou inscrit au patrimoine historique".