Sahel: L’AES, réunie à Ouagadougou, planifie sa sortie de la CEDEAO
Ouagadougou, le cœur battant de l’Alliance des États du Sahel (AES), a accueilli une réunion stratégique
Le Burkina Faso, le Mali et le Niger y ont posé les jalons de leur retrait imminent de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Cette décision, prise en janvier dernier, marque un tournant majeur dans les relations entre ces pays et l’organisation régionale.
Une stratégie de sortie concertée par l’AES pour finir avec la CEDEAO
Réunis à Ouagadougou, les experts des trois nations ont entamé un travail de fourmi pour définir les modalités pratiques de leur départ. L’objectif est clair : harmoniser leurs positions et élaborer une stratégie commune pour négocier avec la CEDEAO. « Nous travaillerons à établir une approche commune de négociation afin de protéger et promouvoir les intérêts des pays du Sahel », a déclaré l’ambassadeur Issa Boro, secrétaire général du ministère burkinabé des Affaires étrangères.
Ce retrait annoncé s’inscrit dans un contexte de tensions croissantes entre les pays du Sahel et la CEDEAO. Les autorités des trois pays reprochent à l’organisation d’être sous l’influence de puissances étrangères. Cette décision marque ainsi une volonté de prendre leur destin en main et de construire un avenir plus autonome.
Le départ de ces trois pays de la CEDEAO aura des conséquences importantes pour la région. Il remet en question l’unité de l’Afrique de l’Ouest et pourrait fragiliser davantage une zone déjà confrontée à de nombreux défis sécuritaires. Les prochains mois s’annoncent donc déterminants pour l’avenir de l’AES.
« Cette rencontre est un pas décisif vers la sortie de la CEDEAO », a souligné l’ambassadeur nigérien Ousmane Alhassane. Pour sa part, l’ambassadeur malien Mahamane Amadou Maïga a appelé à la « sérénité et à l’apaisement » pour les populations concernées.
Si la décision de quitter la CEDEAO a été prise, les modalités pratiques de cette séparation restent à définir. Les prochains mois seront marqués par des négociations difficiles entre les pays du Sahel et l’organisation régionale. Il faudra trouver un accord sur de nombreux points, notamment les questions financières et les accords bilatéraux.
Le retrait des pays du Sahel de la CEDEAO ouvre une nouvelle page de l’histoire de la région. Les défis sont nombreux, mais les espoirs aussi. Les pays de l’AES entendent désormais construire un avenir plus autonome, fondé sur leurs propres valeurs et leurs propres intérêts.