Santé : l'Assemblée nationale française se penche sur les dangers des «polluants éternels»
Les députés débattent jeudi d'une proposition de loi visant à limiter la fabrication et la vente de produits contenant des PFAS, ces substances chimiques omniprésentes dans notre quotidien et soupçonnées d'effets néfastes sur la santé.
L'adoption de la loi reste cependant incertaine, face aux réserves du camp présidentiel et aux pressions des industriels.
On les appelle « polluants éternels » car ils persistent des décennies dans l'air, le sol, les rivières et s'accumulent aussi dans la nourriture et dans nos corps. Les PFAS, substances chimiques aux propriétés antiadhésives ou résistantes à l'eau et à la chaleur, sont très utilisées dans les produits de tous les jours. Résultat, on en retrouve désormais partout, jusqu'en Antarctique ou dans les huîtres. Et ils ont des conséquences néfastes pour la santé. Un scandale sanitaire porté ce jeudi 4 avril devant l'Assemblée nationale française, où la proposition d'un député écologiste pour en restreindre en partie l'usage doit être examinée, rapporte RFI.
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Le scandale de cette pollution massive, notamment autour des sites de fabrications des PFAS, aussi appelés « polluants éternels », a éclaté il y a 25 ans aux États-Unis. En France, il était resté sous les radars. Mais entre enquêtes journalistiques, pressions des ONG et autres collectifs de riverains victimes de ces substances chimiques, les choses sont en train de changer.
Le député écologiste de Gironde, Nicolas Thierry, espère donc que ses collègues valideront son texte : « Les ustensiles de cuisine, le textile ou encore le fart de ski – ce que l'on met sous le ski pour que ça glisse... Là, il y en a (des PFAS, ndlr), et c'est inutile. Ça nous expose et abîme notre santé. On propose de les interdire. »
D'ici début 2026, l'élu veut aussi rendre obligatoire la détection des PFAS dans l'eau potable et demande l'application du principe pollueur-payeur. En face, le groupe Seb, qui utilisent certaines de ces molécules dans la fabrication d'ustensiles de cuisine, a affrété mercredi des bus pour que ses employés puissent manifester à Paris contre l'initiative.
« Touche pas à ma poêle »
Pour se faire entendre, les salariés du groupe SEB tapent avec des cuillières en bois sur les poêles de leur entreprise devant l'Assemblée nationale.
Les alternatives aux poêles contenant des polluants éternels existent bien : en l'occurrence les poêles en inox ou en céramique !
Le Premier ministre, Gabriel Attal, assure que le gouvernement prend les mesures nécessaires quand l'alerte est donnée concernant un site industriel : « On se bat au niveau européen pour réduire la présence de ces molécules, notamment dans les emballages alimentaires. »
Pour les opposants aux PFAS, la France ne doit pas attendre la réglementation européenne et doit inciter, dès aujourd'hui, les entreprises à abandonner progressivement les « polluants éternels ».