Le sénateur français Joël Guerriau détenu soupçonné d'avoir drogué une députée
Un sénateur français a été arrêté soupçonné d'avoir drogué une députée dans le but de l'agresser sexuellement, selon des rapports.
Joël Guerriau a été interpellé à son domicile parisien après qu'une députée non identifiée aurait pris un verre avec lui mardi soir et se soit plainte ensuite de se sentir mal.
Elle a été conduite à l'hôpital où des échantillons auraient révélé des traces de la drogue ecstasy dans son organisme. À la suite des tests, la femme a déposé une plainte pénale.
M. Guerriau est l'un des 18 indépendants du Sénat français et membre du parti centriste Horizons.
Les procureurs n'ont pas identifié la femme comme étant une députée, mais plusieurs sources ont déclaré aux médias français que la plaignante était un membre élu de la Chambre des députés.
Le sénateur n'a pas été inculpé et son avocat, Rémi-Pierre Drai, a déclaré dans un communiqué que "nous sommes loin de l'interprétation obscène que l'on pourrait déduire de la lecture des premiers rapports dans la presse".
L'avocat s'est dit furieux que certaines parties de l'enquête aient été divulguées, ajoutant que soit les procureurs étaient responsables de la divulgation des allégations dans les médias français, soit ils n'avaient rien à voir avec cela et devraient enquêter sur qui était responsable.
"Je suis étonné que le nom [de la plaignante] n'ait pas été divulgué, contrairement à celui de mon client", a-t-il déclaré.
M. Guerriau, 66 ans, est un ancien banquier élu au Sénat en 2011 et vice-président de sa commission des affaires étrangères et militaires. Il est devenu maire local dans la trentaine dans la région de la Loire-Atlantique, dans l'ouest de la France.
Selon le parquet de Paris, il a été placé en garde à vue pour "administration à une personne, à son insu, d'une substance susceptible d'altérer son jugement ou son contrôle de soi, en vue de commettre un viol ou une agression sexuelle".
Selon les lois applicables à quelqu'un décrit comme pris en flagrant délit, les procureurs ont déclaré que le sénateur n'était pas éligible à l'immunité parlementaire.
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Le procureur a déclaré que toute personne reconnue coupable d'une telle infraction encourrait jusqu'à cinq ans de prison et une amende de 75 000 euros.
Christophe Béchu, qui est à la fois un collègue de parti et ministre de la Transition écologique, a déclaré que les responsables d'Horizons se réuniraient samedi pour discuter de la position de M. Guerriau. "Il ne pourra clairement pas rester au sein du parti s'il y a le moindre doute sur la véracité de tout cela", a-t-il déclaré à la radio française.