Sénégal: le Premier ministre critique les propos d'Emmanuel Macron sur la présence militaire française
Le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a réfuté, ce lundi, les propos d’Emmanuel Macron au sujet du retrait des forces militaires françaises du Sénégal.
Le président de la République avait assuré que le départ de l’armée résultait d’une proposition de la France.
Des relations de plus en plus tendues. Alors que la France va retirer ses troupes militaires présentes au Sénégal, le Premier ministre Ousmane Sonko a dénoncé les propos tenus par Emmanuel Macron, selon CNews.
Le président français avait assuré que le retrait des forces armées était une décision conjointe déclarant, lors de la conférence des ambassadeurs ce lundi 6 janvier : «Nous avons proposé aux chefs d'État africains de réorganiser notre présence. Comme on est très polis, on leur a laissé la primauté de l'annonce».
Cette affirmation est «totalement erronée», a ainsi dit sur X ce lundi Ousmane Sonko, ajoutant «aucune discussion ou négociation n’a eu lieu à ce jour et la décision prise par le Sénégal découle de sa seule volonté, en tant que pays libre, indépendant et souverain».
Grand opposant à la présence militaire française au Sénégal, Ousmane Sonko, qui est arrivé au pouvoir en 2024, a par ailleurs fortement déploré la déclaration d’Emmanuel Macron qui fustigeait «l'ingratitude» de dirigeants africains qui ne seraient plus à la tête de pays souverains sans le déploiement de l'armée française.
Un éloignement très net
«La France n’a ni la capacité ni la légitimité pour assurer à l’Afrique sa sécurité et sa souveraineté. Bien au contraire, elle a souvent contribué à déstabiliser certains pays africains comme la Libye avec des conséquences désastreuses notées sur la stabilité et la sécurité du Sahel», a-t-il ainsi répliqué.
Le Sénégal est resté après l'indépendance l'un des alliés africains les plus sûrs de la France. Néanmoins, les nouveaux dirigeants arrivés au pouvoir à Dakar en 2024 avec un agenda de rupture ont promis de traiter désormais l’ancienne puissance coloniale à l'égal des autres partenaires étrangers au nom d'une souveraineté recouvrée.