Six ans de prison supplémentaires pour Mustapha Rahiel ex-directeur de cabinet d'Abdelmalek Sellal
Dans les méandres judiciaires de l'Algérie, Mustapha Rahiel, ancien directeur de cabinet d'Abdelmalek Sellal, a été condamné à une peine de six ans de prison, s'ajoutant à une série de verdicts déjà prononcés à son encontre.
Cette condamnation fait suite à des accusations de détournement de fonds destinés à la campagne pour la réélection de l'ancien président Bouteflika.
Devant sa luxueuse villa du quartier de Dely Brahim, désormais placée sous scellés, se profile un amas de feuilles mortes, la requête de levée de saisie de biens ayant été rejetée. Mustapha Rahiel, déjà incarcéré depuis 2020, a comparu devant le tribunal économique et financier de Sidi M'Hamed ce mercredi 22 novembre. Aux côtés de l'homme d'affaires et député du FLN, Abdelmalek Sahraoui, Rahiel a été accusé de faire partie d'une "bande criminelle organisée", recevant ainsi une peine de six ans de prison ferme.
Abdelmalek Sahraoui, quant à lui, a écopé de dix ans de détention, accusé d'obtenir frauduleusement des crédits bancaires via près d'une centaine de sociétés écrans. Il devra également verser une amende record de 32 millions de dinars pour chacune de ces entités. La sentence inclut la confiscation de tous ses biens, tant mobiliers qu'immobiliers, ainsi que ses avoirs bancaires.
Mustapha Rahiel, déjà condamné à vingt-deux ans d'incarcération, ne purgera que la peine la plus importante, liée à ses activités antérieures en tant que secrétaire général du ministère des Ressources en eau. Cette condamnation de dix ans découle de son implication dans l'affaire de corruption touchant l'Agence des barrages et des transferts. Il a également écopé de trois ans de prison dans le scandale entourant l'hôtel Yugarithen Palace de Béjaïa.
Les ennuis de Rahiel ne s'arrêtent pas là. Trois ans de détention supplémentaires ont été prononcés dans le cadre du procès du minotier Hocine Metidji, entraînant la confiscation de tous ses biens et comptes bancaires. Protégé d'Ali Haddad, Rahiel a été arrêté un an après son mentor, accusé de détournement de fonds et d'implication dans la disparition de sommes importantes destinées à la campagne du cinquième mandat de Bouteflika.
Leur relation remonte aux années 1990, lorsque Rahiel était directeur de la wilaya de Tizi Ouzou, où étaient concentrées les activités d'Ali Haddad. Grâce à Haddad, Rahiel a gravi les échelons pour devenir secrétaire général du ministère des Ressources en eau, puis directeur de cabinet d'Abdelmalek Sellal. Impliqué dans la gestion des affaires gouvernementales et dans l'organisation de la campagne présidentielle, Rahiel a finalement été rattrapé par les enquêtes après la démission de Bouteflika.