Jean-Pierre Farandou quitte la SNCF après une présidence mouvementée
Le gouvernement a annoncé que Jean-Pierre Farandou, le PDG de la SNCF, ne sera pas reconduit pour un deuxième mandat à la tête du groupe ferroviaire.
Cependant, il continuera à exercer ses fonctions pendant l'été afin de garantir la bonne organisation des Jeux olympiques et paralympiques. Après la compétition, le président de la République informera la présidente de l'Assemblée nationale et le président du Sénat du nom du successeur envisagé pour Jean-Pierre Farandou, qui préside le groupe depuis 2019.
Cette décision fait suite à la signature d'un accord sur les fins de carrière à la SNCF, qui a suscité la colère du ministère de l'Économie. Jean-Pierre Farandou a été convoqué pour rendre des comptes à ce sujet.
Signé le 22 avril par les quatre syndicats représentatifs de la SNCF, cet accord permet aux cheminots de cesser leur activité avant la retraite, avec plus d'un an non travaillé et rémunéré à 75% selon les catégories.
Cela a suscité des accusations de détournement de la réforme des retraites mise en place l'an dernier.
Lors de son audition au Sénat, quelques heures après avoir appris qu'il ne serait pas reconduit, Jean-Pierre Farandou a défendu cet accord comme étant "raisonnable, équilibré et utile". Il a souligné qu'il était injuste de transformer une entreprise publique de 150 000 cheminots, avec une forte culture interne, contre ses propres employés.
Il a également affirmé avoir toujours informé le ministère des Transports et Matignon de l'avancement des négociations, et a nié les accusations selon lesquelles il aurait négocié en secret.
Pendant ses années à la tête de la compagnie, deux importantes grèves ont eu lieu en 2019-2020 et en 2023, à chaque fois pour s'opposer à la réforme des retraites proposée par les gouvernements d'Emmanuel Macron.
Jean-Pierre Farandou a également ramené les comptes de l'entreprise dans le positif, avec un bénéfice historique de 2,4 milliards d'euros en 2022 et à nouveau 1,3 milliard en 2023. Cela a permis de financer de nombreux investissements, notamment la régénération du réseau et l'achat de nouveaux trains tels que les fameux TGV M, attendus au second semestre 2025.