Sommet de l'UA: conflits, crises et coups d'Etat en tête de l'ordre du jour
Les dirigeants des pays membres de l'Union africaine (UA) ont ouvert samedi à Addis Abeba un sommet de deux jours au moment où les coups d'Etat, conflits et crises politiques menacent de ternir le développement du continent.
Le Soudan est "en flammes", "la Somalie toujours soumise à la menace terroriste", a exposé avant le lancement du sommet le président de la Commission de l'UA, Moussa Faki Mahamat, mentionnant également "une situation de la Corne de l'Afrique qui ne cesse de préoccuper", les "sempiternelles tensions dans l'est de la RDC", l'instabilité en Libye ou encore le "péril terroriste" au Sahel, rapporte l'AFP.
"La résurgence des coups d'Etat militaires, les violences pré- et post-électorales, les crises humanitaires liées à la guerre et/ou aux effets du
changement climatique, sont autant de très grandes sources d'inquiétudes pour nous", a-t-il déclaré mercredi à l'ouverture du Conseil exécutif de l'UA réunissant les ministres des Affaires étrangères des Etats membres.
Ces éléments "menacent gravement de ternissement les signes d'émergence de l'Afrique dont nous sommes fiers", a-t-il constaté.
Six des 55 Etats membres manqueront à l'appel lors du sommet, suspendus en raison de coups d'Etat, le Gabon et le Niger ayant rejoint en 2023 au rang des bannis le Mali, la Guinée, le Soudan et le Burkina Faso.
En marge du rendez-vous, le président angolais Lourenço, médiateur de l'UA, a réuni vendredi à Addis Abeba plusieurs chefs d'Etat africains pour discuter de la situation dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), en présence notamment du président congolais Félix Tshisekedi.
Selon les services de ce dernier, les discussions doivent se poursuivre samedi.
L'est de son pays est à nouveau en proie depuis fin 2021 à un conflit opposant la rébellion du M23 - appuyé, selon de nombreuses sources, par l'armée rwandaise - à l'armée congolaise associée notamment à des groupes armés dits "patriotes".
Le sommet de l'UA se déroule en outre alors que le Sénégal, réputé îlot de stabilité et de démocratie sur le continent, a plongé début février dans une crise déclenchée par le report par le président Macky Sall de la présidentielle, trois semaines seulement avant le scrutin.
La décision a été invalidée jeudi par la Cour constitutionnelle et vendredi, le président Macky Sall s'est engagé à organiser la présidentielle
"dans les meilleurs délais", laissant espérer un apaisement.