Soudan : Rare répit dans le pays en vertu d'une trêve de 24h
Malgré le calme relatif, la situation n'est pas rassurante au Soudan
Un cessez-le-feu est entré en vigueur samedi 10 juin au matin au Soudan. Des habitants de Khartoum profitent d'un rare répit pour se ravitailler ou fuir la capitale, en proie depuis bientôt deux mois à un conflit armé qui a conduit à une grave crise humanitaire.
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Les camps des deux généraux en guerre ont accepté une trêve de 24 heures, à partir de 06h00, heure de Khartoum (04h00 GMT). C'est ce qu'avait annoncé vendredi 9 juin le médiateur saoudien, qui accueille depuis des semaines des négociations entre les belligérants.
"Première fois"
Plusieurs heures après son entrée en vigueur, des habitants de différents quartiers de la capitale soudanaise ont indiqué à l'AFP qu'ils n'avaient entendu ni bombardements ni affrontements. Et beaucoup en ont profité pour s'aventurer dans les rues, habituellement trop dangereuses en raison des combats.
''C'est la première fois que toutes ces heures passent sans entendre le bruit des armes''. Selon Hamed Ibrahim, habitant de Khartoum.
Mohamad Radwan, qui vit dans un quartier sud, est allé faire des courses. "La trêve est une chance pour nous pour aller acheter à manger après avoir dû rationner notre nourriture", dit-il à l'AFP.
Les précédentes trêves étaient généralement violées dès leur entrée en vigueur. "C'est la première fois que toutes ces heures passent sans entendre le bruit des armes", témoigne Hamed Ibrahim qui habite dans l'est de Khartoum. "Aujourd'hui, c'était complètement différent".
"Calme total" aussi dans la ville jumelle d'Omdourman, selon un habitant, Othman Hamed. Hajar Youssef, qui réside dans la même ville, dit être allée en quête d'une pharmacie. "Ma mère souffre de diabète et a besoin d'insuline. Mais j'en n'ai trouvé aucune d'ouverte", raconte-t-elle.
D'autres cherchent à fuir la ville. "Le nombre de gens voulant partir aujourd'hui à Madani, Gedaref, Sennar ou Kosti (des villes situées plus au sud, ndlr) a beaucoup augmenté, voir peut-être doublé", par rapport aux autres jours, indique Ali Issa, qui travaille dans une gare routière à Khartoum.
Permettre l'arrivée de l'aide humanitaire
Il s'agit d'un énième cessez-le-feu dans cette guerre déclenchée le 15 avril entre l'armée, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo.
Les parties se sont engagées à cesser les violences dans tout le pays pour permettre "l'arrivée de l'aide humanitaire", selon le ministère des Affaires étrangères saoudien.
Le commandement général des forces armées a toutefois déclaré qu'il se réservait le "droit de répondre à toute violation que les rebelles pourraient commettre". Rapporte TV 5 Monde.