« Le sport m’a aidée, sauvée, c’est toute ma vie » : invaincue et déterminée, la boxeuse Bintu Ibarboure fait oublier son handicap
Avec neuf victoires en autant de combats, Bintu Ibarboure s’épanouit pleinement dans l’handi-boxe, une discipline qui la canalise. Au côté de Christophe Loes, elle fait fi de son handicap psychique.
Ça ne saute pas aux yeux, mais oui, Bintu Ibarboure pratique l’handi-boxe.
Son handicap n’est pas décelable et pour cause : il est psychique.
Avant d’être adoptée, Bintu a souffert de dénutrition durant ses deux premières années de vie au Mali.
« Cela a engendré des séquelles dans mon cerveau, lâche-t-elle. Je fatigue très vite et je n’ai pas la notion du temps, ce qui est assez complexe » dans une discipline où il faut à la fois gérer le souffle et le chrono, tout en analysant son adversaire.
En plus de se caler sur le rythme des mélodies d’Eminem ou de Linkin Park, elle peut compter, depuis trois ans, sur l’aide d’un régulateur.
« Je sais quand elle commence à fatiguer rien qu’en regardant ses yeux, explique son coach Christophe Loes, diplômé de sport adapté. Je lui dis quand elle doit accélérer ou décompresser. Je ne lui fais pas de cadeau. Handicap ou pas, je ne fais pas la différence. Je l’ai directement intégrée avec les loisirs. »
Comme Bintu travaille au toucher, « elle doit être très tonique, poursuit l’entraîneur. Pour gagner en rapidité, on travaille le cardio.