Suède, Finlande, l'Otan : les vraies raisons du blocage d'Erdogan
Les diplomates finlandais et suédois risquent le coup de chaud cette semaine. Deux délégations scandinaves s'envolent pour Ankara et, outre les températures estivales de la Turquie, l'ambiance risque d'y être bouillante.
Après des décennies de neutralité, les deux pays nordiques ont décidé de demander leur adhésion à l'Otan, le 15 mai, mais l'euphorie occidentale a rapidement été douchée par Recep Tayyip Erdogan. Dès le lendemain, le président turc a annoncé que son pays s'opposerait à ces arrivées dans l'Alliance atlantique, et que les diplomates scandinaves "ne devraient même pas s'embêter à faire le déplacement à Ankara..." Il a insisté, ce mercredi, disant espérer que les alliés "entendront ses inquiétudes" et lui apporteront leur soutien.
La menace d'un veto turc, dans un premier temps minimisée par les diplomates occidentaux, pourrait vite se transformer en casse-tête pour les vingt-neuf autres pays membres de l'Otan. Erdogan accuse la Finlande, mais surtout la Suède, de "soutenir le terrorisme", notamment en hébergeant des membres de l'organisation kurde du PKK et des sympathisants de son ancien allié, le prédicateur Fethullah Gulen.
"Avec ces déclarations sur la présence du PKK en Scandinavie, Erdogan s'adresse avant tout à ses soutiens nationalistes en Turquie", pointe Karabekir Akkoyunlu, professeur de relations internationales à la SOAS University of London, selon l'Express.