La Suisse préfère détruire des missiles Rapier plutôt qu'ils soient utilisés par l'Ukraine
Au milieu de changements rapides dans le niveau des alliances avec l'expansion de l'épicentre de la guerre
La Suisse va prochainement détruire plusieurs systèmes de défense sol-air au lieu de les envoyer à l’Ukraine. Kiev aurait pu s'en servir notamment pour protéger ses civils des attaques russes sur son territoire.
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La Suisse ne veut pas prendre part au conflit en Ukraine qui oppose Kiev à Moscou. Non seulement directement mais aussi de manière indirecte. La Confédération helvétique a montré sa neutralité dans le conflit en démontant tout un arsenal encore utilisable et performant plutôt qu’en l’envoyant à Kiev. D’après une information du journal NZZ am Sonntag, relayée par Le Monde, le pays va se débarrasser prochainement de 60 systèmes de défense sol-air Rapier, une batterie antiaérienne développée par la British Aircraft Corporation dans les années 1960.
Berne en avait acquis 60 unités en 1980 et les avait modernisés à plusieurs reprises. Mais elles avaient été déclassées et déclarées inaptes au service fin 2022. "Ces missiles sont certes vieux, mais ils ne sont pas non plus complètement obsolètes", explique Peter Schneider l’ancien directeur de la Revue militaire suisse dans les colonnes du Monde. Ces missiles auraient donc pu servir à protéger le ciel ukrainien des attaques aériennes russes, notamment sur les cibles civiles. D’autres destructions sont par ailleurs prévues dans les prochaines années : 248 chars d’infanterie M113 et plus de 100 canons d’artillerie de type M109.
Une neutralité déjà affirmée
"Les armes suisses ne doivent pas être utilisées dans des guerres", a justifié le président de la Confédération suisse, Alain Berset, dans un entretien à NZZ am Sonntag. Ce n’est pas la première fois que le pays helvétique affirme sa non-coopération dans le conflit qui oppose l’Ukraine à la Russie depuis plus d’un an. À plusieurs reprises, il avait interdit à ses partenaires européens qui souhaitaient transférer des munitions à l’armée ukrainiennes, de le faire. Celles-ci ayant été vendues par la Suisse, le pays pouvait décider d’interdire ou d’autoriser cette aide. Rapporte Capital.