Télétravail / Amazon : votre employeur peut-il vraiment le supprimer ? Les clés pour défendre vos droits !
Si votre employeur, après avoir mis en place le télétravail dans votre entreprise, a décidé d’y mettre fin, vous avez certains arguments pour vous y opposer.
Le point sur vos droits.
Après avoir contraint leurs salariés à revenir travailler en présentiel trois jours par semaine en février dernier, Amazon passe à la vitesse supérieure, rapporte Capital.fr.
A partir du 2 janvier prochain, les collaborateurs du groupe n'auront plus le droit de télétravailler.
Après avoir contraint leurs salariés à revenir travailler en présentiel trois jours par semaine en février dernier, Amazon passe à la vitesse supérieure. A partir du 2 janvier prochain, les collaborateurs du groupe n'auront plus le droit de télétravailler.
La fin d’une parenthèse enchantée ? Lorsque vous avez signé votre contrat de travail, un détail avait particulièrement retenu votre attention : la possibilité de travailler depuis votre domicile deux jours par semaine. Un avantage qui a largement contribué à vous faire accepter cette offre d’emploi.
Mais la mauvaise nouvelle tombe : vous recevez un mail de votre patron vous informant qu’à compter du mois prochain, vous ne pourrez plus télétravailler.
Vous devrez donc revenir travailler à 100% en présentiel. C’est ce que viennent d’apprendre les salariés du géant Amazon, qui devront reprendre le chemin du bureau cinq jours par semaine à partir du 2 janvier prochain.
Sachez d’abord que l'aménagement du télétravail est souvent inscrit dans la charte de votre entreprise ou dans votre convention collective. Et si la pilule est difficile à avaler, votre employeur a bel et bien le droit de vous retirer cet avantage…
A une condition près. «Il doit y avoir une clause de réversibilité au télétravail prévue dans l’un de ces deux documents», observe Elodie Cohen-Morvan, avocate spécialisée en droit du travail. Cette clause permet ainsi à l’employeur de revenir sur l’octroi de télétravail en toute légalité.
Si votre patron décide donc d’invoquer cette clause, vous n’avez donc pas d’autre choix que de vous plier à ses nouvelles directives, et de dire au revoir au travail à distance.
Mais rassurez-vous, votre employeur ne peut pas le faire du jour au lendemain, et doit vous prévenir suffisamment en avance. «Si ce délai de prévenance varie en fonction des clauses de réversibilité, un préavis d’un mois me semble être un minimum», précise l’experte.
Le contrat de travail peut jouer en votre faveur
Mais avant de chambouler toute votre organisation familiale, pensez à vérifier si votre droit au télétravail n’est pas directement inscrit dans votre contrat de travail. Dans un tel cas, l’employeur ne pourra pas vous l’enlever sans votre accord.
«Supprimer le télétravail constitue une modification de vos conditions de travail, ce qui nécessite votre consentement écrit», assure Elodie Cohen-Morvan.
Et si votre employeur tente de vous forcer à revenir complètement au bureau mais que vous résistez, au point d’être licencié pour insubordination, sachez que vous aurez très certainement gain de cause auprès des Prud’hommes, qui jugeront votre licenciement abusif.
Et ça, les employeurs le savent bien : «Si vous refusez de revenir au bureau en vous appuyant sur votre contrat, votre employeur cherchera probablement un compromis», rassure l’avocate.