Une porte-parole de Pékin raillée pour un tweet sur Taïwan
Une porte-parole de la diplomatie chinoise faisait l'objet lundi d'une avalanche de moqueries en ligne, pour un tweet dans lequel elle justifie l'appartenance de Taïwan à la Chine... par le nombre de restaurants chinois sur l'île.
"Baidu Maps montre qu'il y a à Taipei 38 restaurants (proposant de la cuisine de la province chinoise) du Shandong et 67 restaurants de nouilles (de la province) du Shanxi", a écrit dimanche Hua Chunying sur Twitter, réseau social bloqué en Chine.
"Les papilles ne mentent pas. îTaïwan a toujours fait partie de la Chine. L'enfant perdu depuis longtemps finira par rentrer chez lui", a souligné en anglais la porte-parole, très connue du grand public dans son pays.
La Chine estime que Taïwan, une île peuplée d'environ 23 millions d'habitants, est l'une de ses provinces, qu'elle n'a pas encore réussi à réunifier avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise (1949).
L'argument de Mme Hua pour affirmer la souveraineté de la Chine sur Taïwan a provoqué l'hilarité de nombre d'internautes étrangers.
"Il y a plus de 100 restaurants de (nouilles) ramen à Taipei, donc Taïwan fait définitivement partie du Japon", raillait ainsi sur Twitter l'un d'eux, dans une réponse au tweet de la porte-parole.
"Google Maps montre qu'il y a 17 McDonald's, 18 KFC, 19 Burger King et 19 Starbucks à Pékin. Les papilles ne mentent pas. La îChine a toujours fait partie de l'Amérique", écrivait ironiquement un autre en reprenant la même formulation que Mme Hua.
Hua Chunying, connue pour ses remarques parfois acerbes et pas toujours diplomatiques, est très active sur Twitter.
Comme elle, de nombreux diplomates chinois ont investi ces dernières années le réseau social à l'oiseau bleu pour défendre, parfois avec véhémence et controverse, la position de leur gouvernement.
L'une des figures de cette génération de diplomates décomplexés est Zhao Lijian, un autre porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.
Au début de la pandémie, M. Zhao avait notamment provoqué une vive polémique en suggérant que des athlètes militaires américains avaient peut-être apporté le Covid-19 en Chine lors d'une compétition sportive.