Taïwan poursuit ses préparatifs pour la guerre et dévoile une nouvelle arme fatale
Taïwan a dévoilé ce mardi son premier drone explosif, un véhicule aérien sans pilote similaire au modèle américain utilisé en Ukraine contre la Russie, dans un contexte de pressions militaires de la Chine à l'égard de l'île.
L'organisme militaire National Chung-Shan Institute of Science and Technology (NCSIST) a levé le voile sur ce nouveau drone, une munition rôdeuse similaire au Switchblade 300 - le modèle américain actuellement utilisé par les soldats ukrainiens dans le conflit qui les oppose à la Russie.
Cet engin, fabriqué à Taïwan et suffisamment petit pour être transporté dans un sac à dos, peut rester en l'air pendant 15 minutes, selon le NCSIST. Comme tous les drones de ce type, il est utilisable une seule fois et s'auto-détruit à la première frappe.
Une grosse grenade qui peut voler
«Léger et portable, il (s'apparente à) une grosse grenade qui peut voler», a expliqué Chi Li-pin, chef de la division de recherche sur les systèmes aéronautiques de l'institut militaire. «Il est efficace pour attaquer des cibles proches de nos côtes», a-t-il ajouté, précisant que la distance de vol maximale du drone s'étire à 10 kilomètres. Taïwan est aussi en train de développer une prochaine génération de «drones suicides», y compris des versions plus larges pour attaquer sur des distances plus longues, a dit M. Chi.
Parier sur la Défense
Les relations entre la Chine et Taïwan sont tendues, Pékin considérant l'île comme l'une de ses provinces à reprendre un jour, par la force si nécessaire. La visite en août dernier de Nancy Pelosi, alors présidente de la Chambre américaine des représentants, avait suscité l'ire de Pékin. La Chine avait répliqué en lançant les plus importantes manœuvres militaires de son histoire autour du territoire.
Et en octobre, le Parti communiste au pouvoir à Pékin a entériné son opposition à l'indépendance de Taïwan dans sa Constitution. Les stratèges américains et taïwanais ont poussé Taipei à adopter une stratégie de «porc-épic» - miser sur ses défenses -, comme l'Ukraine, dans le cas d'une guerre asymétrique contre Pékin.