Aux États-Unis, l’inflation galopante jette une ombre sur le Black Friday
Traditionnel coup d'envoi de la saison des achats de Noël, le Black Friday, journée de promotions en magasins et sur internet, risque d'être marqué par l'inflation.
Aux Etats-Unis et en Europe, les commerçants espèrent malgré tout que les consommateurs seront au rendez-vous vendredi.
Taux de change en Égypte, vendredi 25 novembre 2022
La première économie mondiale fait face depuis plusieurs mois à une envolée des prix, qui jette un voile sur l'ensemble de la période des fêtes de fin d'année.
Pour l'heure, le cabinet Deloitte et la Fédération nationale de la vente de détail s'attendent à une hausse des revenus à un chiffre, inférieure à l'inflation.
L'indice des prix à la consommation ralentit peu à peu aux Etats-Unis mais s'élevait encore à 7,7 % sur un an le 10 novembre, ce qui signifie qu'une hausse de cette ampleur durant les soldes d'hiver conduira à une baisse du volume de ventes.
Ces inquiétudes existent aussi outre-Atlantique, où le Black Friday s'est popularisé depuis environ une décennie.
Au Royaume-Uni, GlobalData anticipe un recul du volume de ventes pour les journées commerciales de Black Friday malgré une progression du chiffre d'affaires.
En Espagne, les dépenses des internautes devraient atteindre en moyenne 183 euros, contre 200 euros l'an dernier, selon le cabinet spécialisé Tandem up.
Risques de surstocks
L'an dernier, les préoccupations étaient différentes, le secteur devant faire face à des difficultés d'approvisionnement à cause de la désorganisation du transport mondial et des fermetures d'usines provoquées par la pandémie.
Pour éviter pareille mésaventure, les industriels ont anticipé leurs commandes, avec cette fois un risque de surstocks, alors que les consommateurs réduisent leurs dépenses.
"Hier, le problème c'était les pénuries d'approvisionnement, aujourd'hui c'est d'avoir trop de choses", résume Neil Saunders, directeur général du cabinet spécialisé GlobalData Retail.
Selon lui, le trop-plein de commandes pourrait profiter aux chasseurs de bonnes affaires dans de nombreux secteurs, comme l'électronique ou l'habillement.
Pour de nombreux Américains, la hausse du coût de l'essence et de l'alimentaire représente un défi, mais tous ne sont pas égaux face à l'inflation.
"Les bas revenus sont clairement plus touchés", rappelle Claire Li, analyste pour Moody's, "car ils dépensent proportionnellement plus dans les produits essentiels".
Jusqu'ici, les consommateurs américains se sont montrés peu sensibles aux diverses crises traversées depuis le début de la pandémie, dépensant plus qu'attendu, même quand les indicateurs de confiance soulignaient leurs inquiétudes.
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