Tchad : nomination d’un Parlement de transition
Le chef de la junte militaire, Mahamat Idriss Déby, a « désigné » vendredi 24 septembre par décret 93 membres d’un Parlement temporaire.
« Les personnalités dont les noms suivent sont désignées membres du Conseil national de transition » (CNT), lit-on dans un décret signé par le général Mahamat Idriss Déby. Suivent 93 noms, selon des quotas fixés d’avance : notamment au moins 30% de députés de l’Assemblée nationale sortante, dissoute lors de la prise du pouvoir de la junte, 30% de femmes et 30% de jeunes.
Quand Mahamat Idriss Déby, 37 ans, s’est proclamé chef de l’État à la tête d’un Conseil Militaire de Transition (CMT) le 20 avril dernier, il avait promis des « élections libres et transparentes » avant 18 mois et de nommer rapidement ce CNT, mais ce Parlement de transition s’est longtemps fait attendre.
Des membres de l’ancienne opposition au défunt président Déby Itno en font partie mais aucun de la plateforme Wakit Tamma, des partis et organisations de la société civile qui dénoncent le coup de force de Mahamat Idriss Déby. Le CNT « va faire office d’Assemblée nationale de transition » dans l’attente d’élections, précise un dossier distribué à la presse vendredi.
Le CMT, dirigé par Mahamat Idriss Déby et composée de quatorze autres généraux, détient l’essentiel du pouvoir exécutif mais a nommé, le 11 mai, sous d’intenses pressions internationales, un gouvernement confié à un Premier ministre civil, Albert Pahimi Padacké, le dernier à occuper cette fonction sous feu Idriss Déby Itno, tué en avril en menant une offensive contre une colonne de rebelles dans le Nord.