Tchad: un référendum constitutionnel après deux ans et demi de régime militaire
Les Tchadiens votent dimanche par référendum pour ou contre une nouvelle constitution.
Celle-ci est censée préparer le terrain à des élections et un retour des civils au pouvoir. Un scrutin qu'une partie importante de l'opposition et de la société civile a appelé à boycotter.
C'est par référendum que les Tchadiens se prononcent dimanche 17 décembre pour ou contre une nouvelle Constitution censée paver la voie à des élections et un retour des civils au pouvoir, promis il y a deux ans et demi par la junte militaire mais repoussé à fin 2024.
Une partie importante de l'opposition et de la société civile – qui appelle à le boycotter –, considère toutefois ce scrutin comme un plébiscite destiné à préparer l'élection de l'actuel président de transition, le général Mahamat Idriss Déby Itno, et perpétuer une "dynastie" inaugurée par son défunt père il y a 33 ans à l'issue, déjà, d'un coup d'État.
Le "oui" semble favori : le pouvoir militaire a mené une campagne à gros moyens qui a écrasé celle du "non" ou du boycott. Il s'est aussi assuré le ralliement d'un de ses principaux opposants jusqu'alors, Succès Masra, qui appelle à voter "oui", face à une opposition divisée et violemment réprimée depuis plus d'un an.
Les bureaux de vote ont ouvert à 7 h (6 h GMT), ont constaté des journalistes de l'AFP, et doivent fermer à 17 h (16 h GMT).Les résultats officiels provisoires sont prévus le 24 décembre, la Cour suprême devra les valider le 28.
Dans un bureau de vote de N'Djamena, non loin du palais présidentiel, une timide file de votants s'est formée derrière le président Déby, venu prendre part au scrutin. "Chaque bulletin déposé dans l'urne est un pas de plus vers la stabilité et la prospérité pour notre pays" a déclaré le président Tchadien, premier à glisser son bulletin dans l'urne.
À N'Djamena, les affiches couvrent les murs pour le "oui" à une Constitution en vue d'un "État unitaire et décentralisé" qui ne diffère pas franchement de celle que les militaires ont abrogée en 2021, consacrant un régime où le chef de l'État concentre l'essentiel du pouvoir, selon France 24.