Tensions croissantes entre la France et l’Algérie: Alger répond
L'Algérie a exprimé sa « surprise » et son « étonnement » suite à l'annonce par la France de mesures de restriction d'accès pour certains dignitaires algériens.
Le ministère algérien des Affaires étrangères a qualifié cette décision de « provocation », soulignant qu'Alger n'avait « aucunement été informé » des mesures prises, qui concernent des ressortissants algériens titulaires de documents de voyage spéciaux.
Selon le communiqué, cette annonce s’ajoute à une série de « provocations, intimidations et menaces » dirigées contre l’Algérie.
La crise diplomatique a pris de l’ampleur après l'attentat meurtrier survenu à Mulhouse, dans l'est de la France, où un Algérien en situation irrégulière a été accusé du meurtre d’un Portugais et de blessures graves à sept autres personnes.
En réponse, Jean-Noël Barrot, ministre français des Affaires étrangères, a révélé mardi soir que des « mesures de restriction de circulation » avaient été prises à l'encontre de certains dignitaires algériens, et a laissé entendre que d’autres actions pourraient suivre si la coopération entre les deux pays n’était pas rétablie.
Les relations franco-algériennes sont de plus en plus tendues, exacerbées par des divergences au sein même du gouvernement français. D’un côté, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, prône un « rapport de force » face à Alger, tandis que Barrot défend une approche plus diplomatique.
L’Algérie a estimé que la situation est devenue un enjeu de lutte politique interne en France, avec l'extrême droite comme principal instigateur des tensions.
Le ministère algérien des Affaires étrangères a averti que toute mesure contre ses intérêts entraînerait des « conséquences incalculables » et des « mesures réciproques, strictes et immédiates ».
La situation pourrait avoir un impact profond sur la relation entre les deux pays, déjà fragile et marquée par de multiples frictions, rapporte l'AFP.
