Tesla n’est pas le seul gagnant sous Donald Trump.. Quelles entreprises prospéreront au cours des quatre prochaines années ? (Infographie)
Une partie du génie politique de Donald Trump réside dans sa capacité à être tout pour tout le monde – ou du moins pour tous ses partisans.
Tout au long de sa carrière publique et de sa campagne présidentielle, il a fait des déclarations si contradictoires qu’il est facile pour chacun de retenir ce qui lui plaît et d’ignorer le reste, ou de le considérer comme de simples vantardises. Les investisseurs ne semblent pas agir différemment.
La victoire décisive de Trump le 5 novembre a déclenché un rallye mondial des marchés boursiers, alimenté par les espoirs d’une croissance future boostée par des réductions d’impôts et un allègement réglementaire. À la fin de la semaine, les actions avaient augmenté de 2,4 % à l’échelle mondiale par rapport au jour des élections.
À en juger par les cours des actions, Donald Trump semble être une bénédiction à la fois pour les véhicules électriques de Tesla et les voitures gourmandes en carburant de Detroit, pour Wall Street et les entreprises de cryptomonnaies, pour les fabricants américains qu’il promet de protéger et pour les entreprises mexicaines censées représenter une menace. Même les actions chinoises, pourtant au cœur de potentielles guerres commerciales trumpiennes, ont gagné 2 % à la fin du 7 novembre.
Cependant, le monde ne tourne pas uniquement autour des élections américaines. La Chine a annoncé un plan de relance de 1 400 milliards de dollars pour stimuler sa deuxième économie mondiale, tandis que l’Allemagne fait face à une crise politique et que le Japon reste dans l’incertitude après des élections générales sans majorité. Aux États-Unis, l’enthousiasme des investisseurs semble plus lié à la clarté du résultat des élections qu’à la personnalité du vainqueur.
Quels secteurs tireront leur épingle du jeu ?
Prédire quelles entreprises prospéreront ou non sous la présidence Trump reste une gageure, d’autant que la composition précise de son administration reste floue. Néanmoins, trois tendances se dessinent :
1. Les entreprises américaines surpasseront leurs concurrentes étrangères.
2. Les petites entreprises cotées bénéficieront davantage que les grandes.
3. Donald Trump et ses alliés pourraient ne pas tirer tous les bénéfices.
Les entreprises américaines, plus grandes et plus rentables que leurs rivales internationales, partent avec un avantage. Elles profiteront également des réductions d’impôts promises et d’une éventuelle déréglementation. Même si les barrières légales pourraient freiner l’instauration de droits de douane élevés sur les produits étrangers, une certaine hausse des tarifs semble probable. Si cela pénalise les importateurs et les exportateurs, les entreprises américaines, moins dépendantes du commerce mondial, pourraient s’appuyer sur leur vaste marché intérieur.
Depuis la victoire de Trump, l’indice S&P 500 des plus grandes entreprises américaines a bondi de 3,7 %, tandis que l’indice Russell 2000, qui suit les petites entreprises, a progressé de 6,1 %. Les petites entreprises, longtemps à la traîne, pourraient bénéficier de la réduction de la bureaucratie et de l’assouplissement des régulations anti-concentration.
Les gagnants inattendus : petites entreprises et secteurs controversés
Les petites entreprises orientées sur le marché domestique, comme GEO Group (gestion de centres de détention pour migrants) et CoreCivic (prisons privées), ont vu leur valeur bondir de deux tiers en seulement trois jours. Cependant, les effets à long terme de la politique tarifaire et des choix économiques restent incertains.
Tesla : un test pour la présidence Trump
Tesla a vu ses actions augmenter de 28 % après l’élection, ajoutant près de 40 milliards de dollars à la fortune d’Elon Musk. Cependant, la promesse de campagne de Trump de revenir sur certaines réglementations environnementales pourrait affecter Tesla, qui dépend en partie de la vente de crédits carbone à d’autres constructeurs. Ce sera un test clé pour évaluer l’influence de Musk sur les politiques et la direction que prendra son empire commercial.
En revanche, les perspectives sont moins optimistes pour Truth Social, la plateforme sociale associée à Trump, dont les actions ont chuté de 6 % après des pertes financières annoncées le jour des élections. Ainsi, même avec un président puissant, les lois de l’arithmétique restent implacables.