Tesla: Forte baisse des prix de ses voitures électriques en France
Propriété d’Elon Musk, le constructeur automobile a procédé dans la nuit de jeudi à vendredi à une rare baisse des prix sur sa gamme de voitures électriques en France (jusqu’à - 17 % pour le Model Y Grande autonomie).
Ces derniers mois, Tesla nous avait pourtant habitués à une augmentation de ses tarifs, rapporte Le Parisien.
Il y a un an, la moins chère des Model 3 était déjà à 44 990 euros, mais son prix avait augmenté à plusieurs reprises pour atteindre 53 490 euros.
« Tesla adapte beaucoup plus vite que les autres constructeurs ses prix en fonction du contexte : s’il y a du stock, il baisse les prix ; sinon, il les augmente », commence Michaël Valentin, auteur du livre « Le modèle Tesla ».
La montée des prix de ces véhicules privait même leurs acquéreurs du bonus écologique de 5 000 euros, celui-ci étant réservé aux véhicules de moins de 47 000 euros.
Des bons chiffres de ventes
Si le constructeur se permet aujourd’hui de baisser ses prix, c’est que les chiffres sont bons, et même très bons. Dans un bilan présenté au début de l’année, Tesla a ainsi annoncé avoir produit en 2022 47 % de véhicules en plus qu’en 2021 (déjà en augmentation de 87 % par rapport à 2019).
« L’entreprise est devenue un constructeur classique, et est même devant BMW et Mercedes aux États-Unis », rappelle Michaël Valentin. En France, la Tesla Model 3 a été la troisième voiture électrique la plus vendue en 2022, derrière la Peugeot e-208 et la Dacia Spring.
Se targuant d’avoir pu baisser les coûts de production, Tesla est surtout porté par l’explosion du marché avec des croissances à deux chiffres – alors que les pouvoirs publics poussent à aller dans cette direction.
En France, selon le cabinet NGC-Data, le marché des véhicules électriques a enregistré une croissance de 20 % en 2022. Mais avec des prix « à des niveaux embarrassants », de l’aveu même d’Elon Musk, Tesla craignait une baisse de la demande.
La concurrence chinoises en force
Le sujet de la demande est d’autant plus sensible pour Tesla qu’il doit désormais faire face à des concurrents chinois, qui arrivent sur les marchés occidentaux, avec de très bons véhicules moins chers. Byd a ainsi annoncé l’Atto3, en France, à 43 690 euros. La MG4 de MG Motors, considérée par nombre d’experts comme la voiture électrique au meilleur rapport qualité/prix, y est vendue moins de 30 000 euros.
D’autres constructeurs chinois, comme Great Wall Motors, Nio ou Aiways, avancent timidement leurs pions avec des appétits d’ogres.
« La différence en termes d’expérience entre ces voitures et Tesla peut être compensée par des prix plus accessibles », explique Michaël Valentin, citant l’exemple de Dacia, « une marque pour le marché dans les pays émergents qui s’est finalement imposée chez nous ».
Face à la concurrence, Tesla est pressé de trouver un autre modèle. Les actionnaires ont d’ailleurs passé le message à Elon Musk, plutôt concentré ces derniers mois sur le rachat de Twitter : en un an, le cours du constructeur a chuté de plus de 60 %. Mais la baisse des prix ne devrait pas être la solution ultime : en Chine, de nouveaux propriétaires de véhicules ont manifesté devant les concessions de la marque, s’estimant logiquement lésés par une telle décision.