Le tourisme de la chirurgie esthétique en Turquie, faux devis et vraie boucherie
L'hiver dernier, Aya*, 41 ans, s'est rendue à Istanbul afin d'y effectuer une sleeve gastrique, opération consistant à rétrécir l'estomac afin de diminuer l'appétit chez les personnes atteintes d'obésité.
Mais à son retour en France, cette infirmière d'Eure-et-Loir a subi de fortes douleurs au ventre et a dû se faire réopérer en urgence, selon le site Slate.
«J'avais contracté trois infections, mon foie était brûlé et une compresse avait été oubliée dans mon ventre, souffle-t-elle d'une voix chevrotante.
Le chirurgien m'a dit que si j'avais attendu vingt-quatre heures de plus, je serais morte.»
Comble de l'histoire: la sleeve en question n'aurait jamais été effectuée. À ce jour, l'infirmière souffre de douleurs abdominales quotidiennes qui l'empêchent de travailler.
Aya compte parmi les nombreux ressortissants européens à se rendre en Turquie tous les ans pour y réaliser des opérations chirurgicales et dont certains, comme elle, écopent de lourdes complications.
«Depuis trois ans, nous recevons de plus en plus d'appels de personnes qui veulent aller en Turquie ou qui en reviennent avec des problèmes», pointe Muriel Bessis, la présidente de l'Association des réussites et des ratés de la chirurgie esthétique. Des problèmes liés à «l'absence de suivi inhérent au tourisme médical» ainsi qu'à «un manque de compétences techniques chez les praticiens» d'après le chirurgien esthétique Henri Danon, basé à Paris, qui a constaté une hausse des complications chez des patients revenant de Turquie au cours des derniers mois.