Transport aérien : après Bamako, Corsair concurrence Air France sur Cotonou
À compter de novembre 2022, un vol direct reliera trois fois par semaine l’aéroport de Paris Orly à l’aéroport international de Cotonou, au Bénin.
L’annonce a été faite le 23 juin par le gouvernement béninois, et a été confirmée à Jeune Afrique par la compagnie,selon jeune Afrique.
Si Corsair se refuse pour l’instant à communiquer sur les modalités précises de cet accord, tout laisse à penser que la compagnie s’est vu confier les droits de trafic du Bénin, le pays ne disposant pas de compagnie nationale, afin de contrer Air France sans concurrence à ce jour sur le Paris-Cotonou, qu’elle exploite trois fois par semaine sur les droits de trafic français.
L’ambition affichée par le gouvernement est de « permettre de démocratiser la desserte de notre pays afin d’offrir aux populations la possibilité de voyager à un coût réduit en toute période » et « de créer dès maintenant les conditions de connectivité aérienne efficace pour un afflux vers la destination Bénin, tenant compte des investissements massifs consentis dans le secteur touristique ».
« À Dakar comme à Abidjan, notre arrivée sur les marchés où Air France était en situation de monopole a toujours fait baisser considérablement les tarifs, et donc fait exploser la demande », avait ainsi expliqué Pascal de Izaguirre, rencontré par Jeune Afrique fin mai. Actuellement, le vol direct est affiché chez Air France à un peu plus de 1 000 euros pour un aller-retour réservé un mois à l’avance,selon
Un axe dynamique
Reste à savoir si, avec une population d’un peu plus de 12 millions d’habitants en 2020 selon la Banque mondiale, le Bénin peut présenter un vivier de demande assez importante pour assurer la pérennité des deux compagnies, chacune proposant sur la ligne des Airbus A330 (seuls appareils exploités par Corsair),selon jeune Afrique.
Sur cet axe Paris-Cotonou, Air France a cependant pu proposer alors jusqu’à 5 vols par semaine en saison estivale dans les années 2010, où le pavillon français enregistrait plus de 100 000 passagers par an, selon des données d’Air Transport Data (ATD) compilées par France Aviation Civile Services (Fracs) et dont Jeune Afrique a reçu copie. Le trafic, déjà en baisse en 2018 et 2019 (à respectivement 98153 et 93367 passagers), était tombé à moins de 55000 passagers en 2020 avec la pandémie.
Mais la ligne a retrouvé une grande partie de son dynamisme dès 2021, avec plus de 89000 passagers,selon jeune Afrique.