Trois nouveaux pays reconnaissent l'existence d'un État palestinien et colère en Israël
Trois nouveaux pays ont reconnu l’existence d’un Etat palestinien et Israël a pris des mesures contre cette annonce…
En fait, le ministère israélien des Affaires étrangères a annoncé mercredi le rappel «pour consultations» de ses ambassadeurs en Irlande et en Norvège après leur décision de reconnaître un État de Palestine.
En pleine guerre meurtrière dans la bande de Gaza entre le mouvement islamiste Hamas et Israël, plusieurs pays européens ont annoncé mercredi une initiative visant à reconnaître un État de Palestine, un projet déjà fustigé par les autorités israéliennes.
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La Norvège et l’Espagne vont reconnaître l'existence d'un État palestinien à compter du 28 mai. L'Irlande a annoncé à sont tour la reconnaissance d'un État palestinien, a déclaré mercredi son premier ministre Simon Harris, dans une annonce conjointe avec Oslo et Madrid. «Aujourd'hui, l'Irlande, la Norvège et l'Espagne annoncent que nous reconnaissons l'État de Palestine», a déclaré Simon Harris, saluant un «jour historique et important pour l'Irlande et pour la Palestine».
Il avait publié en mars avec les chefs des gouvernements de l'Irlande, de la Slovénie et de Malte un communiqué commun dans lesquels ces pays faisaient part de leur volonté de reconnaître un tel État.
«Récompense»
Le ministère israélien des Affaires étrangères a publié mardi soir un message vidéo à l'adresse de Dublin sur le réseau social X pour l'avertir que «reconnaître un État palestinien risque de vous transformer en pion dans les mains de l'Iran» et du Hamas. Et Israël a rappelé mercredi «pour consultation» ses ambassadeurs en Irlande et en Norvège.
Pour Israël, les projets de reconnaissance d'un État palestinien sans solution négociée constituent une «récompense» pour le Hamas, mouvement islamiste palestinien soutenu par l'Iran, pour son attaque le 7 octobre depuis la bande de Gaza en territoire israélien.
La guerre a été déclenchée par cette attaque qui a entraîné la mort de plus de 1170 personnes, majoritairement des civils, selon , selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de chiffres officiels israéliens. Sur les 252 personnes alors emmenées comme otages le 7 octobre, 124 sont toujours retenues à Gaza, dont 37 mortes selon l'armée. Israël a juré de détruire le Hamas et lancé en représailles une offensive dévastatrice dans la bande de Gaza, entraînant la mort d'au moins 35.647 personnes, pour la plupart des civils, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement du territoire palestinien dirigé par le mouvement palestinien.
Hôpitaux menacés
Des frappes aériennes israéliennes ont été menées mercredi à travers la bande de Gaza, notamment à Rafah (sud), Jabalia, Zeitoun et Gaza-ville (nord), selon des témoins. Tôt mercredi, une équipe de l'AFP a également fait état de tirs d'artillerie dans et autour de Rafah (sud), ville surpeuplée dont certains secteurs sont le théâtre d'opérations au sol depuis le début du mois malgré l'opposition de la communauté internationale. Des explosions ont aussi été entendues par des témoins.
Avant son incursion au sol, l'armée israélienne avait ordonné des évacuations massives de Rafah où elle dit vouloir détruire les derniers bataillons du Hamas, son réseau de tunnels, et sauver les otages. Dix personnes ont été tuées et plusieurs blessées à Al-Zawaida (centre) lors de frappes nocturnes, selon l'hôpital des martyrs d'Al-Aqsa Martyrs. La défense civile de Gaza a aussi indiqué que six corps avaient été dégagés des décombres d'une maison touchée par un bombardement israélien à Jabalia. Toujours dans le nord du territoire, le fonctionnement des deux hôpitaux toujours en activité, tous deux situés près du camp de Jabalia, est désormais menacé par la recrudescence des combats entre l'armée israélienne et des combattants du Hamas.
«Catastrophiques»
Depuis qu'Israël a pris le 7 mai le contrôle du côté palestinien du poste-frontière de Rafah avec l'Égypte, l'acheminement de l'aide humanitaire est quasiment à l'arrêt, notamment le carburant, indispensable aux hôpitaux et à la logistique humanitaire. Selon l'ONU, 1,1 million de personnes dans le territoire palestinien font face à des «niveaux de faim catastrophiques». L'agence onusienne chargée des réfugiés palestiniens, l'Unrwa, a annoncé suspendre ses distributions de nourriture à Rafah «en raison du manque de fournitures et de l'insécurité».
Face aux sévères restrictions imposées à l'aide par voie terrestre, les États-Unis avaient annoncé en mars la mise en place d'un port temporaire à Gaza, initiative jugée insuffisante par l'ONU, les ONG et par les dirigeants américains eux-mêmes. Depuis son entrée en fonction vendredi, environ 569 tonnes d'aide ont été acheminées à Gaza, selon l'armée américaine. Mais cette aide n'a toujours pas été distribuée à la population, a annoncé mardi soir le ministère américain de la Défense.
Dans ce contexte de guerre et de menace de famine, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) Karim Khan a déclaré lundi avoir demandé des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ministre de la Défense Yoav Gallant pour des crimes tels que «le fait d'affamer délibérément des civils», «homicide intentionnel» et «extermination et/ou meurtre».