Trump veut en finir avec Haley lors du « Super Tuesday »
La campagne présidentielle américaine entre dans une phase décisive ce mardi 5 mars 2024, avec le « Super Tuesday », le jour où le plus grand nombre d’États organisent leurs primaires.
Le président sortant Joe Biden, candidat à sa réélection, n’a pas de souci à se faire côté démocrate, mais son rival républicain Donald Trump veut profiter de cette occasion pour éliminer sa dernière adversaire, Nikki Haley.
Le « Super Tuesday » est un moment clé dans la course à la Maison-Blanche, car il permet de récolter un tiers des délégués nécessaires pour décrocher l’investiture de son parti. Cette année, 15 États sont concernés, allant du Maine à la Californie, du Texas à la Virginie, de l’Alaska à l’Alabama. Des millions d’Américains sont appelés aux urnes pour choisir leur champion pour l’élection de novembre. Les premiers bureaux de vote vont ouvrir à 11 heures GMT (midi à Paris).
Trump, favori incontesté chez les républicains
Côté républicain, le suspense est quasiment inexistant, tant Donald Trump domine la compétition. L’ancien président de 77 ans, qui brigue un second mandat après sa défaite en 2020, a remporté presque toutes les primaires organisées par son parti depuis janvier, écartant ainsi la plupart de ses concurrents.
Il ne lui reste plus qu’une rivale, Nikki Haley, 52 ans, l’ancienne gouverneure de Caroline du Sud et ex-ambassadrice à l’ONU. Celle-ci se présente comme une républicaine modérée, qui veut restaurer la « normalité » face au « chaos de Trump ». Elle dénonce notamment sa gestion de la pandémie, ses incitations à la violence et ses démêlés avec la justice.
Mais les électeurs républicains ne semblent pas convaincus par son discours. Selon les sondages, Donald Trump est en tête dans tous les États en jeu ce mardi, s’appuyant sur une base de fidèles inébranlable. Il a déjà engrangé plus de 800 délégués, sur les 1 276 nécessaires pour l’investiture.
Haley, une résistante isolée
Nikki Haley, de son côté, n’a remporté qu’une seule victoire symbolique, dimanche, dans la capitale Washington. Partout ailleurs, elle a subi des revers cinglants, y compris dans son État d’origine, la Caroline du Sud. Elle n’a réuni que 200 délégués, loin derrière Trump.
Elle refuse pourtant de renoncer, affirmant que se retirer serait « la solution de facilité ». Elle espère encore créer la surprise dans certains États, comme le Massachusetts ou le Minnesota, où elle bénéficie du soutien de personnalités locales. Elle mise aussi sur un éventuel retournement de situation judiciaire, qui pourrait affaiblir Trump.
Les primaires républicaines peuvent en théorie se prolonger jusqu’en juillet. Mais l’équipe de Trump table sur une victoire « le 19 mars » au plus tard, après des scrutins importants en Géorgie et en Floride.
Trump veut se concentrer sur Biden
Le milliardaire veut surtout pouvoir se concentrer dès que possible sur son duel avec Joe Biden, qu’il espère battre cette fois-ci. Il multiplie les attaques contre le président démocrate, l’accusant d’être « faible », « corrompu » et « incompétent ». Il se présente comme le seul capable de « rendre sa grandeur à l’Amérique ».
Mais Trump doit aussi faire face à ses ennuis judiciaires, qui pourraient compromettre sa candidature. Il est inculpé dans plusieurs affaires, notamment pour fraude fiscale, incitation à l’insurrection et entrave à la justice. Son premier procès pénal débutera le 25 mars. Il risque la prison s’il est reconnu coupable.
Trump assure être « bien plus populaire » depuis qu’il a été inculpé, mais les sondages montrent que le soutien à sa candidature s’effriterait considérablement s’il était prochainement condamné.
Biden, sans opposition chez les démocrates
Côté démocrate, Joe Biden, 81 ans, est candidat à sa réélection et ne fait face à aucune opposition sérieuse. Les candidatures de deux démocrates lancés à sa poursuite, l’élu du Minnesota Dean Phillips et l’autrice à succès Marianne Williamson, n’ont jamais vraiment suscité d’enthousiasme, malgré les critiques récurrentes exprimées par les électeurs sur l’âge du président, ou son soutien à Israël.
Biden a déjà obtenu plus de 1 500 délégués, sur les 1 991 nécessaires pour l’investiture. Il devrait donc être facilement confirmé comme le candidat démocrate lors de la convention nationale du parti, prévue en août.
Biden, qui jouit d’une bonne cote de popularité, se dit confiant pour battre Trump une deuxième fois. Il met en avant son bilan, notamment sur la lutte contre le Covid-19, la relance économique et le retour des États-Unis sur la scène internationale. Il promet de poursuivre son action pour « rassembler » les Américains et « reconstruire » le pays.