Tunisie: Ce qui l'on sait de l'attaque près de la synagogue de Djerba
Dans le sud de la Tunisie, deux fidèles, participant au pèlerinage juif de la Ghriba sur l’île de Djerba, et deux membres des forces de sécurité ont été tués dans la soirée de mardi.
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Mercredi, un autre membre des forces de sécurité a succombé à ses blessures, alourdissant le bilan à cinq morts. L’auteur de l’assaut, un gendarme, a été tué par des tirs de riposte de ses collègues, dont cinq ont également été blessés, selon un communiqué diffusé par le ministère tunisien de l’intérieur, selon le Monde.
L’identité des deux pèlerins tués a été révélée mercredi matin. Il s’agit de deux cousins : Aviel Haddad, un juif tunisien de 30 ans résidant à Djerba, et Benjamin Haddad, 42 ans, un commerçant marseillais.
Le pèlerinage de la synagogue de la Ghriba, dont la première pierre remonterait, selon la légende, à l’arrivée de prêtres fuyant la destruction du temple de Salomon par Nabuchodonosor (en 586 avant J.-C.), est le grand rendez-vous annuel du judaïsme tunisien. Il rassemble des milliers de juifs venus du monde entier, s’ajoutant à la petite communauté juive tunisienne qui compte environ 1 500 membres, principalement à Djerba et sur la commune voisine de Zarzis.
Cinq mille pèlerins avaient participé cette année aux cérémonies de la Ghriba, qui avaient repris en 2022 après deux ans d’interruption en raison de la pandémie de Covid-19. Chaque édition se déroule sous très haute surveillance sécuritaire depuis l’attaque qui avait eu lieu devant cette même synagogue en 2002. Un attentat revendiqué par Al-Qaida – exécuté avec un camion-citerne bourré d’explosifs – avait alors fait 21 morts, dont 14 touristes allemands.
Procédure de licenciement
Les autorités de Tunis ont toujours tenu à préserver la sérénité de ce festival, symbole du « vivre ensemble » tunisien. Chaque année, les mêmes scènes festives s’y renouvellent. Dans la cour de la oukala (caravansérail) de la synagogue, on danse sous les drapeaux tunisiens. L’orchestre est juché sur l’estrade tandis qu’à l’ombre des arcades fument les braises des brochettes ou les marmites d’huile bouillante des « bricks », les crêpes frites enroulées sur un œuf.