Tunisie : Ennahdha en guerre continue contre les réformes de Kais Saied
Sarhan Nasri, président du parti de « l’Alliance pour la Tunisie », estime que le Mouvement d’Ennahdha (les Frères musulmans) s'emploie à rétablir le système corrompu qui prévalait dans le pays avant le 25 juillet
Nasri a affirmé au cours d'une interview accordée à « Al-Ain News » que Ennahdha mène une guerre par procuration contre le processus de réformes initié par le président tunisien Kais Saied, particulièrement après avoir libéré la Justice, qui était sous l'emprise du Mouvement.
Il a ajouté que la Tunisie souffre des dégâts causés par les précédents gouvernements, durant l'époque des Frères musulmans, au cours de la dernière décennie noire, ce qui a entraîné une situation sociale et économique délicates.
Nasri a mis l'accent sur la nécessité d'organiser un Dialogue national qui réunit l'ensemble des protagonistes politiques et des partis intègres et patriotiques, tout ton écartant les partis corrompus et traîtres à la patrie, et ce dans le but de rapprocher les points de vue et les idées mettant ’intérêt du pays en avance.
Au sujet de la Consultation nationale – un sondage populaire électronique – Nasri a souligné qu'il « faut participer à cette Consultation avant la fin des délais impartis, soit le 20 mars courant, dans l'objectif de faire sortir le pays de sa situation délicate et de la placer sur la bonne voie ».
A la mi-janvier dernière, une Consultation nationale a été lancé via une plateforme électronique, à la suite d'une initiative présidentielle, dans l'objectif de renforcer la participation des citoyens au processus de la transition démocratique, tandis que les forces qui s'y opposent, au premier rang desquelles figure le Mouvement d’Ennahdha et ses ramifications avaient appelé à la boycotter en vue de saboter le processus réformateur de Kais Saied.
La Présidence tunisienne a lancé la Consultation nationale pour recueillir et collecter les avis et opinions des citoyens sur des thèmes et sujets variés, politiques, sociaux et économiques.
Nasri a ajouté que le Mouvement d’Ennahdha (des Frères musulmans) ainsi que le Mouvement « Citoyens contre le coup d'Etat » (Un rassemblement qui réunit tous les sympathisants des Frères musulmans) s'emploient à détruire la Consultation populaire électronique pour anéantir le processus de réformes initié par Kais Saied, les qualifiant de « forces de l’apostasie et de régression qui tentent de mettre à genoux le pays ».
Le politicien tunisien a mis l'accent sur la nécessité de voir le peuple participer à la Consultation nationale pour livrer opinion.
Il a ajouté que son parti soutient les décisions de Saied, précisant toutefois que le « président tunisien doit s'ouvrir davantage sur les médias et associer les partenaires sociaux et politiques sincères pour clarifier le processus du pays et déterminer les résultats de la nouvelle phase, au rythme de laquelle évolue la Tunisie ».
Nasri a indiqué que les questions posées dans la Consultation nationale « ne sont pas orientées », ajoutant que « celui qui a refusé d'y prendre part s’autoexclut » du processus de réformateur.
Evoquant les élections législatives devant se tenir le 17 décembre prochain, il a relevé que son parti « s'apprête depuis un moment à participer à cette échéance électorale ».
Il a affirmé que Kais Saied poursuit son chemin sur une voie réformatrice, pour assainir le climat politique pollué et rompre avec des pratiques partisanes abjectes, le népotisme et le gangstérisme, qui ont prévalu au cours de la décennie écoulée.
Le président tunisien a pris une série de mesures, depuis le 25 juillet dernier, s’agissant notamment du gel des activités du Parlement de mouvement des Frères musulmans, ce qui a mis un terme à plusieurs années de troubles politiques dans le pays. Saied a initié un processus réformateur comprenant entre autres des consultations électroniques, un référendum constitutionnel et des élections législatives, qui vont ponctuer l'année en cours.