Tunisie : les jeunes mariés se détournent de l'or pour cette raison
En Tunisie, avec la crise économique et le prix du gramme d’or qui a triplé, les jeunes mariés se détournent de l'or.
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Dans la Médina de Tunis, un samedi midi, le souk El Berka où les bijoutiers proposent aux passants de leur acheter de l’or, les rues sont peu animées. Cette année, la saison des mariages n’a pas été fructueuse pour les commerçants, selon RFI.
Manque de moyens
Pour beaucoup, préserver les apparences de richesse dans les mariages est plus important même si les moyens manquent. « J’ai des jeunes couples qui rentrent dans la boutique, achètent juste la bague de fiançailles puis regardent les parures et me demandent où ils peuvent se procurer le même modèle en argent ou carrément du faux », poursuit Mohamed. « Ils me disent que pour eux, ce n’est pas important, mais que c’est pour maintenir l’illusion auprès des familles, le jour de la cérémonie. »
Dans le souk, à défaut d’acheteurs potentiels, les bijoutiers voient défiler l’ancienne génération qui vient revendre des bijoux en or, pour faire face à la crise. « Là, pour le coup, des revendeurs, j’en ai qui viennent tous les jours », souligne Mohamed. « Ce sont des gens qui justement vendent leurs pièces en or petit à petit ces dernières années. Ils viennent en général, avant une occasion comme la fête de l’Aïd ou le baccalauréat de leur enfant, pour pouvoir échanger de l’or contre de l’argent en cash. »
L'argent plutôt que l'or
Les bijoutiers confient que la seule clientèle qui achète encore, habite à l’étranger. Il s’agit de Tunisiens de la diaspora qui achètent des modèles précis pour leur mariage. Au sud tunisien, à Djerba, les parures traditionnelles sont très importantes lors des noces.
Feiza, 50 ans, vient de négocier pour 40 euros une parure traditionnelle brodée sur du tissu, mais en argent trempé dans de l’or. « En fait, je suis obligée d’acheter ça pour le mariage d’une amie, car lors de la cérémonie de la Jelwa à Djerba, une sorte de parade qui marque la seconde journée du mariage, la mariée a des habits traditionnels recouverts de parures en or et en argent, c’est un passage obligé. Donc on achète en argent faute d’acheter de l’or. »
Si dans le sud, certains investissent encore, à Tunis, les ventes de parures ont baissé de 50% cette année, selon les bijoutiers du souk El Berka.