Tunisie: Les péchés capitaux du mouvement Ennahdha
Selon le magazine Jeune Afrique, le parti Ennahdha en Tunisie, a bercé d’illusions sur sa popularité.
Jeune Afrique a posé une question, le premier parti de l’Assemblée en Tunisie, se serait-il bercé d’illusions sur sa popularité ? Retour sur les décisions et les manœuvres qui, depuis 2011, ont fait monter la colère des Tunisiens contre la formation de Rached Ghannouchi.
D’après le magazine français, en août 1987, les attentats de Sousse-Monastir en août portaient la signature du Mouvement de la tendance islamique et signaient une mise au ban de cette formation. En 2011, elle prendra sa revanche et le pouvoir sous le nom d’Ennahdha. Mais dix ans plus tard, la roue a de nouveau tourné. Le parti, tenu pour responsable de la situation désastreuse de la Tunisie, est en mauvaise posture et prend la mesure de tout le rejet qu’il provoque.
Écarté de facto par le gel de l’assemblée imposé, le 25 juillet, par le président tunisien Kaïs Saïed, il est aussi objet de toutes les suspicions. Le 6 août, Anouar Maarouf, dirigeant du parti et ancien ministre des Technologies de l’information a été placé en résidence surveillée. Tour d’horizon des principaux griefs contre le parti de Rached Ghannouchi.
Le 25 juillet 2021 aurait dû être un jour de succès pour les islamistes tunisiens, il a été celui de la mise à l’écart de leur parti. Par la voix de Abdelkrim Harouni, président du conseil de la Choura, ils avaient exigé de percevoir, au plus tard à cette date, les indemnisations pour les victimes de la répression sous l’ancien régime. Depuis 2011, celles-ci ont déjà perçu 114 millions de dinars (près de 35 millions d’euros) et nombre d’entre elles ont été réintégrées dans la fonction publique pour un coût de 1 476 millions de dinars.
Mal leur en a pris : alors que le pays vit une grave crise économique et sociale, l’État ne dispose pas d’une somme estimée à 3 milliards de dinars. Une demande qui souligne une forme de déconnexion du mouvement islamiste et qui a naturellement provoqué la colère de nombre de Tunisiens, selon Jeune Afrique.