Tunisie: la colère s’intensifie contre les Frères musulmans
L'opinion publique est exaspérée par les chamailleries entre partis au Parlement, et par le bras de fer entre le chef du Parlement Rached Ghannouchi, aussi chef de file d'Ennahdha, et le président Kaïs Saïed, qui paralyse les décisions
Plusieurs milliers de Tunisiens ont manifesté, ce dimanche, contre leurs dirigeants, notamment contre le principal parti parlementaire Ennahdha, alors que le pays est pris en étau entre un pic épidémique meurtrier et des luttes de pouvoir au sommet de l'État.
À Tunis, en dépit des nombreux barrages policiers aux entrées de la capitale et dans le centre-ville, plusieurs centaines de personnes, dont de nombreux jeunes, se sont rassemblées devant le Parlement.
Elles ont notamment crié des slogans hostiles à la formation d'inspiration islamiste Ennahdha et au Premier ministre qu'elle soutient, Hichem Mechichi, scandant "le peuple veut la dissolution du Parlement".
Plusieurs protestataires ont été arrêtés et un journaliste blessé lorsque manifestants et policiers se sont mis à échanger jets de pierres et gaz lacrymogènes, avant que la police ne disperse le rassemblement, a constaté l'AFP.
L'un des pires taux de mortalité au monde
À Tozeur, région du Sud particulièrement touchée par le Covid, et confinée jusqu'au 8 août, de jeunes protestataires ont vandalisé un local d'Ennahdha, selon des vidéos mises en ligne par des médias locaux. Un symbole du parti a également été pris pour cible à Kairouan (centre).
Malgré une forte mobilisation policière, des manifestants ont aussi défilé à Gafsa (centre), Monastir et Sousse (est), selon des correspondants de l'AFP.
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