Tunisie /L’UGTT à «Al-Ain News» : nous rejetons l'appel des Frères musulmans à un dialogue national
L'Union générale tunisienne du travail (UGTT) a rejeté l'appel du mouvement Ennahda relevant des Frères musulmans à un dialogue national, le qualifiant de "manœuvre politique".
Dans une déclaration exclusive à "Al-Ain News", le secrétaire général adjoint de l'UGTT, Samir Cheffi a annoncé le rejet de tout dialogue avec Ennahda.
« L'appel d'Ennahda au dialogue national n’est qu’une manœuvre politique que nous rejetons", a-t-il déclaré
La déclaration de ce responsable du plus grand syndicat en Tunisie, intervient en réponse à l'appel d'Ennahda, lundi, aux partis politiques et organisations nationales, à ouvrir un dialogue national pour discuter « des questions controversées, notamment du système politique et de la loi électorale."
L'appel désespéré d'Ennahda intervient après le coup dur subi par ce parti des Frères musulmans suite aux mesures prises par le président tunisien Kais Saied, en vertu desquelles, il a gelé les travaux du Parlement présidé par le président d'Ennahda, Rached Ghannouchi, et a limogé le Premier ministre, Hicham Machichi.
Commentant cet appel, M. Cheffi a affirmé qu'il était dépourvu de tout contenu sérieux pour sortir de la crise que le pays a connue.
A cet égard, il a souligné qu'Ennahda "assume la responsabilité des crises qu'a traversées le pays depuis 2011", date de la destitution du précédent régime.
Il a souligné que "l'Union syndicale soutient le principe de redresser la situation de la transition démocratique et de lutter contre la corruption politique qui a ravagé les fondements de l'Etat tunisien", en allusion aux décisions exceptionnelles prises par le président Kais Saied de geler les travaux du Parlement, suspendre l'immunité de ses députés et de limoger Machichi.
Par ailleurs, il a souligné que le Syndicat attendait la date de l'annonce d'un Premier ministre, fustigeant les actions menées par le mouvement Ennahda à l'étranger en dénaturant les mesures du 25 juillet dernier, date d'annonce des mesures exceptionnelles.
Cheffi a indiqué que l'UGTT, depuis sa fondation en 1946, "a toujours appuyé les revendications du peuple tunisien pour la liberté, la dignité et la justice sociale".
Il a estimé que les partis au pouvoir après 2011 ont plongé le pays dans des crises économiques qui ont affecté négativement le pouvoir d'achat des citoyens.
Le président tunisien Kais Saied avait souligné à plusieurs reprises qu'il n'y avait pas de retour en arrière et qu'il continuait de rompre avec le système d'avant le 25 juillet, dans lequel le mouvement Ennahda était le parti le plus influent de la scène.