Union européenne : nouveau paquet de sanctions contre la Russie
La Commission a présenté les grandes lignes d’un nouveau paquet de sanctions contre la Russie, le huitième depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, le 24 février dernier, et le septième ayant été adopté en juillet.
Le but est de serrer un peu plus le nœud coulant qui asphyxie l’économie et surtout l’industrie militaire russe.
Comme l’a expliqué Ursula von der Leyen, la présidente de l’exécutif européen, dans une brève déclaration à la presse : il s’agit de répliquer à l’escalade russe dont témoignent les référendums illégaux organisés dans le Donbass occupé et la menace nucléaire agitée par Vladimir Poutine.
La liste noire de l’Union – 1 206 personnes et 108 entités ont déjà vu leurs biens gelés et, pour les premières, leur séjour dans l’Union interdit –, va s’élargir à tous ceux qui ont participé ou simplement facilité l’organisation des référendums déclarés illégaux par la communauté internationale, aux acteurs de la désinformation russe, ce qui vise les journalistes des chaînes d’Etat russes, à tous les responsables du ministère de la Défense russe ou encore à ceux qui fournissent des armes à l’armée russe sans que l’on sache à ce stade si les entreprises turques, chinoises ou indiennes seront visées.
De même, les personnes ou les entreprises qui participent au contournement des sanctions, par exemple en exportant des produits européens vers la Russie, seront placées dans cette liste.
Un paquet à adopter à l’unanimité
Par ailleurs, de nouveaux produits russes seront frappés d’embargo pour une somme de 7 milliards d’euros et des produits européens sensibles (avionique, produits chimiques, etc.) ainsi que des services ne pourront plus être exportés vers la Russie.
Mieux, aucun Européen ne pourra plus siéger dans les conseils d’administration des entreprises russes sous peine de sanctions afin de ne plus leur apporter l’expertise qui leur fait défaut.
Gaz russe : Bruxelles propose un plafonnement des prix
Enfin, la Commission va proposer de plafonner le prix du pétrole russe à destination des pays tiers, pétrole qui ne pourra plus être importé dans l’Union à partir du 5 décembre (le charbon est banni depuis juillet).
En réalité, il s’agit ici d’alléger l’embargo : en effet, l’Union a décidé que, dès le 5 décembre, les assureurs et réassureurs européens ne pourront plus apporter leur garantie au transport de pétrole russe (et bien sûr aucun bateau de l’Union ne pourra plus l’acheminer) ce qui, de facto, prive les Etats non européens de cette précieuse ressource.
L’exécutif communautaire propose donc de réautoriser les compagnies européennes, dominantes sur ce marché, à assurer les cargaisons qui auront été achetées au prix que fixera le G7 ainsi que leur transport.
Ce huitième paquet doit encore être adopté à l’unanimité des vingt-sept Etats membres pour entrer en vigueur, ce qui pourrait, cette fois, être problématique.
L’UE promet la « réponse la plus ferme » au « sabotage » sur Nord Stream
En effet, la Hongrie de Viktor Orbán s’affiche de plus en plus comme un allié de Poutine dans ce conflit.
Mais si elle pose son véto, cela lui coûtera cher : alors qu’elle n’a toujours pas reçu l’argent du fonds de relance post-covid et que la Commission vient de proposer de lui couper une partie des subventions du budget européen à cause de la corruption endémique qui sévit dans ce pays, ses partenaires pourraient être tentés de la priver totalement et pour longtemps de l’accès à un argent européen dont elle a désespérément besoin alors que sa monnaie dégringole et que l’inflation flambe, selon Libération.