UFC: Themba Gorimbo, l'histoire surprenante du Zimbabwéen
Themba Gorimbo a obtenu une victoire impressionnante pour son troisième combat à l'UFC dans la nuit du samedi au dimanche 4 février.
Un succès qui va faire parler de lui, et qui couronne un parcours hors du commun. L'homme semble en route pour un destin incroyable, rapporte RFI.
Themba Gorimbo revient de très loin, et lui seul semble savoir jusqu’où il peut aller. Combattant à l’UFC, le Zimbabwéen a obtenu sa deuxième victoire de rang dans la prestigieuse organisation de MMA, dans la nuit de samedi à dimanche, grâce à un impressionnant TKO infligé à son adversaire après 30 secondes.
D’un bras arrière au visage, il a séché Pete Rodriguez, avant de forcer l’arbitre à arrêter les dégâts après une pluie de coups au sol. Le genre de « highlight » dont sont friands les amateurs de ce sport.
Qui aurait pensé l’homme capable de performer à ce niveau ? À part lui-même, et peut-être sa famille, qui le suit dans ses pérégrinations avec en ligne de mire une carrière de combattant.
Et plus particulièrement sa femme, qui observe une période de jeune et de prière avant ses combats. Avec ce succès retentissant, Gorimbo a fait parler de lui, de quoi donner un peu de crédit à ses ambitions de « ceinture à l’UFC », des mots qu’il répète à chaque micro qu’on lui tend.
Un camp d'entraînement dans un canapé
L’objectif paraît encore lointain, mais bien moins loin qu’il y a un an. « The Solution », voilà son surnom, enregistrait alors sa première défaite à l’UFC pour sa première apparition dans l’organisation.
Dans une situation plus que précaire, il est expulsé dans la foulée du logement qu’il occupe avec sa femme et ses enfants. Loin de se démonter, il rassemble ses derniers deniers à six semaines d’une deuxième chance dans l’octogone, s’offre un billet pour Miami et laisse les siens derrière lui en Afrique du Sud.
Il pose ses valises en avril 2023 au MMA Masters, une salle d’entraînement prestigieuse de la ville, pour démarrer un camp d’entraînement.
« Le coach m’avait dit qu’il n’y avait plus de chambres disponibles. Je lui ai répondu : ‘coach, je peux dormir sur le tatami, je m’en fous. Je veux m’en sortir ' [...]. Il pensait que je rigolais », s’est remémoré Gorimbo.
À la place de tatami, il a eu un canapé, qu’il a déplié tous les soirs pour dormir. Et dans lequel il a souhaité continuer de passer ses nuits, même après coup, afin de « rester humble ».
Des choix et des sacrifices payants puisqu’en mai, il remporte sa première victoire sur le sol américain. « C’était un peu la réussite ou la mort ? », lui a alors adressé un journaliste en conférence de presse. « J’ai failli mourir quand j’avais 16 ans dans les mines de diamant. J’ai vu des gens mourir devant moi. Alors tout ça, ce n’était rien », lui a répondu le combattant, entre deux gorgées de boisson énergisante.
Que décide alors un homme qui n’avait que 7 dollars sur son compte en banque avec sa prime de victoire ? D’abord acheter un billet d’avion pour retrouver sa famille, et sa fille à qui il a promis « un sac de Cheetos ».
Mais surtout, il décide de vendre aux enchères son kit de combat pour réunir des fonds, afin de construire un puits dans son village d’origine au Zimbabwe. Et ce alors même qu’il n’avait toujours pas de lit à Miami pour continuer à progresser, chasser ses rêves et remplir l’assiette de ses enfants.