En Ukraine, un barrage stratégique sous contrôle russe
C'était une cible prioritaire : dès les premières heures de son attaque contre l'Ukraine, fin février, l'armée russe s'est emparée d'un barrage et d'une centrale hydraulique clé pour alimenter en eau la péninsule annexée de Crimée.
Trois mois plus tard, les turbines du site, situé à Nova Kakhovka, dans la région de Kherson, dans le sud de l'Ukraine, fonctionnent et vrombissent dans un brouhaha incessant. L'installation est intacte, l'eau s'écoule et se jette dans le fleuve Dniepr.
L'AFP a pu se rendre sur place le 20 mai, lors d'une visite de presse organisée par le ministère russe de la Défense, sous la surveillance permanente de soldats cagoulés et armés de mitraillettes. De nombreux responsables russes ont signifié que la Russie avec pour objectif d'annexer les régions ukrainiennes de Kherson et Zaporijjia, constituant ainsi un pont terrestre, reliant le territoire russe à la Crimée. Et la centrale, toujours peinte aux couleurs ukrainiennes, est considérée comme un «objet stratégique» sensible. Elle est située assez loin du front, plus au nord, mais les Russes, qui occupent la zone, craignent des «sabotages».
«Il y a eu des tentatives (de saboteurs) d'y amener des charges explosives, mais elles ont toutes été déjouées», assure Vladimir Léontiev, un prorusse nommé responsable par Moscou de l'administration civile et militaire du district de Kakhovka. Vladimir Léontiev ne détaille pas ces accusations et souligne seulement qu'une rupture du barrage entraînerait un «grand malheur» et des inondations dévastatrices. Sur le barrage, une grande brèche perce la barrière de sécurité de la route, comme si un véhicule l'avait traversée. Pas d'explication des autorités, selon le Figaro.