Ukraine : Londres accuse Moscou de "chercher à installer un dirigeant prorusse à Kiev"
Le Royaume-Uni a accusé samedi la Russie de "chercher à installer un dirigeant prorusse à Kiev" et d'"envisager" d'"occuper" l'Ukraine, au lendemain de pourparlers américano-russes, des accusations qualifiées d'"absurdités" par Moscou.
"Nous appellons le Foreign Office à cesser de propager des absurdités", a réagi dimanche le ministère russe des Affaires étrangères sur Twitter.
Dans un communiqué abrasif, la cheffe de la diplomatie britannique Liz Truss a dénoncé "l'ampleur de l'activité russe visant à ébranler l'Ukraine". "Selon nos informations, le gouvernement russe cherche à installer un dirigeant prorusse à Kiev, tandis qu'il envisage d'envahir et d'occuper l'Ukraine", a-t-elle ajouté.
Le ministère des Affaires étrangères affirme que "l'ex-député ukrainien Ievgeniï Mouraïev est considéré comme un candidat potentiel", mais il n'est pas le seul : les services de renseignement russes entretiennent "des liens avec de nombreux anciens hommes politiques ukrainiens".
La diplomatie britannique évoque ainsi les noms de Serguiï Arbouzov (le premier vice-Premier ministre de l'Ukraine de 2012 à 2014, puis Premier ministre par intérim), d'Andriï Klouïev (qui dirigeait l'administration présidentielle de l'ex-chef de l'Etat ukrainien Viktor Ianoukovitch), de Volodymyr Sivkovytch (l'ancien secrétaire adjoint du Conseil national de sécurité et de défense ukrainien) ou encore de Mykola Azarov (le Premier ministre de l'Ukraine de 2010 à 2014).
"Certains d'entre eux sont en contact avec des agents des services de renseignement russes actuellement impliqués dans la planification d'une attaque contre l'Ukraine", accuse le ministère. Pour les Etats-Unis, ces accusations sont "profondément préoccupantes".
"Ce genre de complot est profondément préoccupant. Le peuple ukrainien a le droit souverain de déterminer son propre avenir, et nous sommes aux côtés de nos partenaires démocratiquement élus en Ukraine", a déclaré Emily Horne, porte-parole du Conseil national de sécurité à la Maison Blanche. Le scénario selon lequel la Russie pourrait s'emparer de son voisin avait plus tôt été qualifié d'"ineptie" par le chef de la Marine allemande, le vice-amiral Kay-Achim Schِnbach. Des commentaires qui lui ont valu l'annonce par le ministère allemand de la Défense, dans la soirée, de sa démission.