Ukraine: Macron en Chine pour la paix
En marge de sa visite au Salon de l'Agriculture, le président français a annoncé qu'il se rendrait en Chine au mois d'avril.
Emmanuel Macron a également salué les efforts de Pékin pour la paix après la publication, en Chine, d'un document proposant une "solution politique" à la guerre en Ukraine.
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Lors de son déplacement au Salon de l'agriculture, ce samedi, Emmanuel Macron a annoncé qu'il se rendrait en Chine "début avril". Il en a également profité pour demander à Pékin d'"aider à faire pression sur la Russie" afin de "stopper l'agression" et "bâtir la paix". "Le fait que la Chine s'engage dans des efforts de paix est tout à fait bon", a salué le président français au lendemain de la publication par la Chine d'un document appelant à des pourparlers de paix et une "solution politique".
Emmanuel Macron a tenu à préciser que cette paix n'était "possible que si elle passe par un arrêt de l'agression russe, un retrait des troupes et un respect de la souveraineté territoriale et du peuple ukrainien". Le président français a également appelé Pékin à "ne livrer aucune arme à la Russie" alors que le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, avait déclaré en début de semaine que les Etats-Unis soupçonnaient la Chine d'envisager d'envoyer des armes à la Russie. Des affirmations démenties par Pékin.
Le président américain Joe Biden a d'ailleurs tenu à préciser vendredi que les Etats-Unis n'avaient "pour l'instant pas de preuves" de livraisons par la Chine d'armes à la Russie, en disant ne pas "anticiper d'initiative majeure de la part de la Chine pour fournir des armes à la Russie".
Emmanuel Macron souhaite, pour sa part que Pékin "nous aide à faire pression sur la Russie pour qu'évidemment elle n'utilise jamais ni le chimique ni le nucléaire, et qu'elle arrête cette agression en préalable à une négociation".
Zelensky prêt à travailler avec Pékin, Biden sceptique
Proche partenaire de la Russie, la Chine s'était jusque-là gardée de prendre position à propos de l'invasion russe, entrée dans sa deuxième année. Elle a avancé vendredi un document en 12 points dans lequel elle exhorte les deux belligérants au dialogue, insiste sur le respect de l'intégrité territoriale et s'oppose à tout recours à l'arme nucléaire.
Dans ce plan de paix en douze points, Pékin évite, malgré tout, d'employer le mot "guerre" et met la Russie et l’Ukraine sur le même plan.
Les Occidentaux ont globalement accueilli cette intervention diplomatique chinoise avec scepticisme. Le président Biden a affirmé vendredi sur la chaîne ABC News qu'il ne voyait, pour sa part, dans le plan de paix chinois rien "qui puisse bénéficier à qui que ce soit d’autre que la Russie."
De son côté, le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est dit prêt à "travailler" avec Pékin. "Je veux croire que la Chine sera du côté d'un monde juste, c'est-à-dire de notre côté", a ajouté le président ukrainien qui a jugé "positive" l'implication de Pékin et dit prévoir une rencontre avec son homologue chinois Xi Jinping.
Les autorités chinoises ont par ailleurs annoncé une visite d'Etat de mardi à jeudi du président du Bélarus, Alexandre Loukachenko, proche allié de Vladimir Poutine, et qui avait prêté son territoire pour le lancement de l'offensive russe.
Moscou "apprécie" les efforts chinois
Partenaire stratégique de Moscou, la Chine s'était abstenue jeudi lors du vote d'une résolution par l'Assemblée générale de l'ONU exigeant un retrait "immédiat" des troupes russes. Samedi, elle entravait un communiqué commun du G20 Finances réuni en Inde, en raison de divergences sur l'Ukraine, selon plusieurs responsables au fait des discussions.
La Russie a dit "apprécier" les efforts chinois, tout en insistant sur la nécessité de reconnaître l'annexion russe de quatre régions ukrainiennes revendiquées par Moscou. Rapporte Challenges