Guerre en Ukraine : «Aujourd'hui, la Russie n'a qu'un seul allié – la boue» affirme le ministère ukrainien de la Défense
Alors que la Russie se prépare à lancer une attaque massive. Des armes nucléaires pourraient être utilisées
La boue a ralenti les mouvements des troupes eu Ukraine, où les fronts sont figés depuis plusieurs semaines. De nombreux indices montrent que les Russes s'apprêtent à lancer une nouvelle attaque d'envergure.
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Cela fait à peu près un mois que la situation sur le terrain s'est calmée en Ukraine. Bien que les combats continuent de faire rage, surtout à certains endroits, on ne signale plus de grands changements de la ligne du front.
Les forces russes et ukrainiennes sont actuellement engagées sur trois fronts, situés respectivement dans les régions de Donetsk (est), de Kherson (sud) et entre les régions de Kharkiv et Lougansk (nord-est). Malgré les assauts répétés des deux côtés et les bombardements incessants d'artillerie, aucune grande avancée n'est à signaler.
Le seul endroit où les Russes enregistrent quelques gains territoriaux est la région autour de la ville de Bakhmout, où une bataille très violente est en cours depuis le mois d'août. Toutefois, les pertes sont importantes, et les avancées russes très limitées.
L'analyste militaire Def Mon montre l'avancée des troupes russes à Bakhmout entre août et décembre.
Ces derniers temps, Moscou semble miser sur une autre stratégie: bombarder l'infrastructure énergétique ukrainienne pour priver la population de lumière et chauffage, et briser ainsi leur moral.
Parallèlement, les troupes russes sont en train de bâtir des lignes de défense dans certaines zones. Composées de tranchées, de dents de dragon et de fortifications, renforcées par les obstacles naturels, ces barrières montrent comment l'armée russe tente de mettre en place des positions plus solides et défendables face à la pression ukrainienne, analyse le New York Times.
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Ces fortifications se concentrent actuellement dans le sud du pays, entre Kherson et la Crimée, et dans la région de Donetsk. Leur efficacité effective est loin d'être prouvée et cette stratégie est accueillie avec scepticisme, tant par les Ukrainiens que par les Russes. Le célèbre ultra-nationaliste Igor Guirkine s'en moque, par exemple, ouvertement.
La boue entrave les mouvements des forces
Cette absence de mouvement s'explique. Les pluies tombées ces dernières semaines ont transformé les campagnes ukrainiennes en d'immenses champs de boue, explique le centre de réflexion américain Institute for the Study of War (ISW). Ces conditions ne permettent pas de mener de grandes manœuvres mécanisées.
Démonstration
Les choses pourraient bientôt changer. Les mois hivernaux vont s'accompagner d'une reprise des opérations des deux côtés, estime l'ISW. Suite à la baisse des températures, passées au-dessous de zéro, le sol va se solidifier, ce qui permettra de nouveau le passage des véhicules lourds. Même le ministère ukrainien de la Défense le reconnaît: «Aujourd'hui, la Russie n'a qu'un seul allié – la boue», a-t-il récemment écrit sur Twitter.
«Mais c'est un allié temporaire, qui ne dure que jusqu'au gel de l'hiver» - Ministère ukrainien de la Défense -
Plus spécifiquement, Kiev s'attend à ce que les Russes lancent une offensive de grande envergure en janvier ou en février de l'année prochaine. C'est ce qu'a affirmé le ministre des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, à la télévision ukrainienne:
«Je ne dis pas que cela va certainement se produire. Mais, compte tenu de la mobilisation et de la conscription, ainsi que de l'entraînement des nouvelles recrues et du déplacement de leurs armes lourdes dans le pays, les Russes ont bon espoir de pouvoir briser nos défenses et de pénétrer plus profondément dans le territoire ukrainien.» - Dmytro Kouleba, ministre des Affaires étrangères -
Selon l'ISW, cette contre-offensive pourrait se produire le long de la frontière entre les régions de Kharkiv et de Lougansk, ou dans la région de Donetsk. Dans ces endroits, les Russes semblent déplacer des équipements lourds des zones arriérées vers la ligne du front. Les occupants sont également en train de mener des opérations offensives limitées pour regagner les positions perdues à l'ouest de la ville de Kreminna.
La puissance de combat russe qui a été libérée à la suite du retrait de la ville de Kherson a, en outre, été redéployée dans diverses zones du Donbass, renforcée par des réservistes mobilisés. Rapporte Watson.ch.