Guerre en Ukraine : La Suisse interdit l’envoi de ses munitions
Berlin veut les livrer à Kiev qui dit en avoir cruellement besoin.
La Suisse a interdit à l’Allemagne, mercredi 2 novembre 2022, d’envoyer en Ukraine des munitions de fabrication suisse destinées aux chars de défense antiaérienne.
Berlin veut les livrer à Kiev qui dit en avoir cruellement besoin dans le cadre de la guerre en Ukraine.
« Il n’y a toujours pas lieu de répondre favorablement à la demande de l’Allemagne de transmettre du matériel de guerre suisse à l’Ukraine » au nom du droit de la neutralité et de la législation suisse sur le matériel de guerre, explique Guy Parmelin, le ministre de l’Économie dans un courrier à la ministre de la Défense allemande, Christine Lambrecht.
Il s’agit dans ce cas précis de 12 400 munitions de 35 mm destinées au Gepard, un système de défense antiaérien bi-tube et sur chenilles que les Ukrainiens réclament en particulier pour détruire en vol les missiles de croisière et les drones kamikazes lancés par les forces russes.
Guerre en Ukraine : L'Europe risque de manquer de gaz lors de l'hiver 2023-2024
« Du droit de la neutralité »
« L’égalité de traitement découlant du droit de la neutralité ne permet pas à la Suisse d’approuver une demande de transmission de matériel de guerre de provenance suisse à l’Ukraine tant que ce pays est impliqué dans un conflit armé international », souligne le ministre dans un communiqué.
« Les critères d’autorisation prévus par la législation suisse sur le matériel de guerre excluent également la livraison de matériel de guerre à des pays impliqués dans un tel conflit », ajoute-t-il.
Mercredi, le gouvernement suisse avait annoncé l’octroi d’une aide humanitaire de cent millions de dollars à l’Ukraine pour l’approvisionnement en eau potable et la réhabilitation des infrastructures énergétiques endommagées, à l’approche de l’hiver.
Le débat sur la neutralité a été ravivé en Suisse par la décision du Conseil fédéral le gouvernement d’adopter toutes les sanctions instaurées contre la Russie par l’Union européenne depuis le 24 février et l’invasion de l’Ukraine par Moscou.
Certains responsables politiques suisses notamment dans les rangs de l’UDC, estiment que c’est déjà s’engager trop et miner le principe de neutralité.
Le président de la Confédération et ministre des Affaires étrangères Ignazio Cassis répète inlassablement qu’il n’en est rien.Nous rapporte ouest France .