Un château imposant... Découvrez le tombeau d'Alain Delon à Douchy
Construite au 19e siècle, cette demeure campée sur un terrain de 120 hectares, était la propriété de la star du cinéma depuis plus de 50 ans qui est décédée ce dimanche.
À Douchy (Loiret), Alain Delon était propriétaire du domaine de La Brûlerie depuis plus de 50 ans, où il est décédé ce dimanche à l’âge de 88 ans. Le monstre sacré du cinéma français, au cœur d’un conflit familial, appréciait tellement l’endroit, qu’il entendait s’y faire enterrer, à côté des dizaines de ses chiens qu’il a inhumés dans le cimetière de sa propriété. Dans le petit village du Gâtinais d’environ 1400 habitants, tout le monde a déjà vu l’acteur.
«Alain déjeunait souvent à l’Auberge du Terroir. (...) On le voyait à la pharmacie, chez les commerçants, il faisait ses courses comme tout le monde. C’était un citoyen comme un autre», raconte le maire Abel Martin. «Il participait aux fêtes de village, à la fête des écoles. (...) Surtout à l’époque de Mireille Darc.»
Celui qui joua dans «Le Guépard» (1963) pour Luchino Visconti s’était en effet installé sur le domaine loirétain dès le début des années 1970 avec l’actrice, jusqu’à leur séparation dans les années 1980. «Lorsque j’étais écolier, Alain Delon et Mireille Darc venaient tous les ans pour les fêtes de fin d’année dans l’école. Ils jouaient les Pères Noël et offraient à chacun de nous un cadeau», se rappelle ainsi Maxime, aujourd’hui âgé de 57 ans et toujours habitant du village.
Construit sous le Premier Empire, le château de la Brûlerie a été acquis en 1808 par le frère du marquis de Caulaincourt, ambassadeur sous Napoléon Bonaparte. En 1885, le régisseur du domaine, un certain monsieur Barthélémy Legendre, a été abattu d’un coup de fusil par un braconnier dans le parc du château, de 120 hectares. Le salon d’honneur et ses peintures, restaurées en 1920, sont inscrits à l’inventaire des Monuments historiques en 1948.
Alain Delon voulait la vendre en 2019
Devenu dans les années 50 un centre de vacances de la SNCF, le château de La Brûlerie, protégé par un imposant mur d’enceinte, entrecoupé de quelques grillages, a ensuite «brûlé», selon Abel Martin. «C’est là qu’Alain Delon a rasé le château pour faire sa propriété actuelle.» Ne conservant que des dépendances, le couple Delon-Darc a créé un lac à l’emplacement du château, au milieu d’un parc gigantesque de plusieurs dizaines d’hectares entouré de hauts murs. À l’intérieur, Alain Delon restait discret, tout juste sait-on qu’il y a fait construire une salle de cinéma.
Malgré son installation en Suisse dans les années 1980, c’est avec Rosalie van Breemen, la mère de ses deux plus jeunes enfants, que l’acteur s’y installera à nouveau. Anouchka et Alain-Fabien sont d’ailleurs nés à Gien (Loiret) dans les années 1990. Si Alain Delon disposait toujours d’une résidence à Genève, c’est bien dans sa maison de cœur qu’il s’est réfugié en juillet 2023 et y est décédé ce dimanche 18 août.
C’est d’ailleurs dans son antre que l’acteur souhaitait être enterré, avec ses chiens, alors qu’en 2019, Alain Delon avait déclaré, à l’hebdomadaire suisse L’Illustré, vouloir la vendre «dès que je peux» car elle lui «coûte une fortune en entretien». «Je sais qu’il veut être enterré ici. Il en a parlé au maire précédent et il a prévenu la préfecture», confirme Abel Martin. «Il y a des règles», temporise toutefois l’élu. «C’est une autorisation préfectorale. À ma connaissance, elle n’est pas encore tout à fait acquise.»