Un père éploré se souvient de son fils Matisse : un jeune homme aimé et regretté
C'est un papa inconsolable, le cœur brisé mais avec toujours cet humour, cette ironie mordante qui le caractérise.
Christophe Marchais a accepté de se confier quelques minutes au micro de France Bleu Berry, quatre jours après la mort de son fils Matisse, poignardé à mort à Châteauroux.
"Je vais comme je peux, ce sont les réveils qui sont très compliqués. On ouvre les yeux et on se rappelle. Je suis quelqu'un de résilient, je vais me battre pour Matou", confie le père de famille. "On a 99% de mots de soutien, de bienveillance, de gentillesse. Ça nous fait du bien, ça nous fait plaisir pour Matisse de voir tous ces gens derrière lui", poursuit-il.
Matisse, "un vrai super gentil", décrit son papa
Devant la porte du restaurant de Christophe Marchais, de nombreux bouquets de fleurs, des bougies allumées, des peluches en hommage à Matisse, mort il y a moins d'une semaine à Châteauroux .
Autant de témoignages anonymes de soutien qui touchent énormément le père de Matisse. "Matou, c'est un petit garçon de 15 ans, un vrai super gentil. Pas un geste d'agressivité, jamais, il était toujours là pour apaiser son grand frère, pour arranger les choses", décrit Christophe Marchais.
Le père est connu pour être taquin, avec du caractère, de l'humour, autant de traits que l'on retrouvait également chez Matisse. "C'est un petit rigoleur, un blagueur, comme son papa. Dès qu'il mettait le pied par terre, il se passait un truc bizarre. La première gaffe, c'est lui qui la faisait à coup sûr", poursuit le père.
Entre le père et le fils, c'est une relation fusionnelle. Deux surnoms caractérisent Matisse : le premier, c'est Matou, "et puis moi je l'appelais 'Ma grosse loutre'", explique Christophe Marchais. Une référence à un exposé de l'adolescent consacré aux loutres lors d'un cours en classe de troisième.
C'est pour ça également que les commerçants de Châteauroux affichent des photos de loutres sur leurs vitrines et que des loutres sont choisies comme photo de profil sur Facebook.
"J'ai vu des loutres de partout. Je me suis dit qu'on était vachement balèze avec mon fils d'inonder la France avec des loutres. Personne n'aura jamais vu autant de loutres de toute sa vie", sourit tristement Christophe Marchais.
Des accusations de propos racistes balayées
La cuisine, dans la famille Marchais, c'est là aussi une question d'héritage. Christophe tient le restaurant Jeux 2 Goûts, très prisé des Castelroussins, qui a d'ailleurs encore récemment reçu le Bib Gourmand 2024.
"Matisse voulait devenir cuisinier, il était censé faire son bac professionnel au restaurant après son CAP", explique le papa de l'adolescent. L'adolescent de 15 ans était aussi un fan de football, né le même jour que Kylian Mbappé.
"Quand j'entends dire qu'il aurait tenu des propos racistes, ça me fait doucement rigoler. Il jouait au foot dans un club de cité, avec des jeunes de cité depuis toujours.
C'est un gamin issu de l'immigration aussi, du côté de sa maman avec des racines algériennes et italiennes. Je ne comprends pas qu'on puisse raconter ça sur Matou", conclut Christophe Marchais.