Une allocation touristique à 700 euros en Algérie ?
Vers une allocation touristique de 700 euros en Algérie : Une réponse aux défis économiques et une lutte contre le marché noir des devises.
Le montant de l’allocation touristique en Algérie est au cœur des discussions. Suite à l’annonce du Chef de l'État, Abdelmadjid Tebboune, d’une augmentation significative de cette dotation, les interrogations sur le nouveau montant de l’allocation se multiplient.
Actuellement, l'allocation touristique pour les Algériens est fixée à 15 000 DZD, soit environ 103 euros par an. Ce montant est largement perçu comme insuffisant pour couvrir les frais de voyage à l'étranger, contraignant de nombreux citoyens à se tourner vers le marché noir pour obtenir les devises nécessaires.
Chabane Assad, fondateur de Finabi Conseil, souligne que cette situation nuit à l'économie nationale en alimentant un marché informel où se déroulent des transactions non régulées, ce qui entraîne des problèmes tels que le blanchiment d'argent et l'évasion fiscale, compromettant ainsi la stabilité économique du pays.
Dans une contribution sur son compte LinkedIn, l’économiste estime qu’un montant de 700 euros par individu et par an serait approprié comme première étape pour financer la demande de manière juste, sans perturber les équilibres financiers. Selon lui, ce montant est inspiré par les besoins d’un foyer (les parents et deux enfants) qui passe une semaine en Tunisie. Avec une allocation de 700 euros par adulte et la moitié pour les enfants, un ménage pourrait disposer de 2050 euros pour un séjour agréable, réduisant ainsi la demande sur le marché parallèle.
Ainsi, Chabane Assad propose d’augmenter l’allocation touristique à 700 euros par adulte par an, tandis que les enfants recevraient 350 euros par an. Cette hausse répondrait aux besoins des Algériens sans encourager la spéculation ou l'épargne excessive.
Un des principaux objectifs de cette proposition est de diminuer la dépendance des Algériens au marché noir pour les devises. En offrant une allocation plus généreuse, la demande sur le marché informel pourrait diminuer, réduisant ainsi les pratiques illégales qui perturbent l'économie. Un foyer composé de deux adultes et deux enfants pourrait bénéficier d'une allocation totale de 2050 euros pour un séjour d'une semaine en Tunisie, évitant ainsi le recours au marché noir.
Bien que l’augmentation à 700 euros semble raisonnable, il est essentiel d'examiner le coût total pour l'État algérien. Selon Finabi Conseil, le budget nécessaire pour financer cette mesure ne dépasserait pas les 3 milliards d'euros par an, tenant compte du nombre total de voyageurs algériens, dont certains effectuent plusieurs voyages annuels.
Pour mettre en œuvre cette nouvelle allocation, Chabane Assad propose deux sources de financement. Premièrement, les transferts de devises envoyés par la diaspora, qui ont atteint environ 1,868 milliards de dollars en 2023, pourraient être partiellement réorientés pour financer l’allocation touristique. Plutôt que d'être intégrés dans les réserves de change du pays, une partie pourrait ainsi être utilisée à cet effet.
Deuxièmement, en criminalisant les transactions sur le marché noir et en redirigeant les flux informels vers des bureaux de change agréés, l'État pourrait sécuriser l'accès aux devises pour les citoyens tout en réglementant les activités illégales.