La variole du singe serait-elle due aux vaccins contre le Covid-19?
La variole du singe et les vaccins contre le Covid-19 n’ont aucun lien, contrairement à ce que suggèrent de nombreuses publications sur les réseaux sociaux.
« La variole du singe n’est qu’une excuse ! C’est le désastre du Covid, causé par les vaccins Covid. » Comme cet internaute, de nombreuses publications sur les réseaux sociaux accusent les vaccins contre le Covid-19 d’être à l’origine de l’apparition et de l’expansion du virus appelé « variole du singe » depuis quelques semaines.
Les principaux arguments avancés tiennent d’abord au timing : Les premiers cas de variole du singe sont apparus un peu plus d’un an après le début des campagnes de vaccinations massives.
Le second argument, plus percutant, voudrait que des extraits de singes aient été utilisés pour faire ces vaccins. Ces derniers, inoculés en masse auraient alors entraîné les nouveaux cas de variole du singe, selon ces internautes.
Le vaccin développé par AstraZeneca et l’Université d’Oxford, de son vrai nom « Vaxzevria », présente bien un lien avec nos cousins primates puisqu’il utilise un adénovirus de chimpanzé dans sa fabrication, un vecteur viral non-réplicatif, comme le précise le site Internet de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM).
L’adénovirus vecteur apporte dans les cellules de la personne vaccinée le matériel génétique de la protéine Spike du coronavirus pour provoquer chez elles une immunité contre le virus.
Pourtant, il n’y a aucun rapport entre la variole du singe et les vaccins anti-Covid. Tout simplement parce que la variole du singe n’a aucun lien avec… le singe, comme l’explique Antoine Flahault, épidémiologiste et directeur de l’Institut de santé globale à la faculté de médecine de l’université de Genève : « Cette maladie porte doublement mal son nom car d’une part ce n’est pas la variole, mais plutôt une maladie plus proche de la varicelle, et d’autre part son réservoir n’est pas le singe mais des rongeurs. »
Si le virus a été nommé ainsi, c’est parce qu’il a été découvert chez des primates infectés d’une animalerie de Copenhague en 1958 et, selon l’Inserm, parce que les symptômes «sont similaires, mais bien moins graves, à ceux présentés par des personnes qui étaient autrefois atteintes de variole (maladie ayant été éradiquée en 1980 grâce à des campagnes de vaccination massive) », selon 20 Minutes.