Venezuela: Glissement de terrainles ,secours à la recherche des 52 disparus
Les équipes de secours étaient toujours à la recherche lundi des 52 personnes disparues dans une coulée de boue qui a fait au moins 25 morts dans la petite ville de Las Tejerias, dans le centre-nord du Venezuela.
Le pays fait face à des précipitations exceptionnelles depuis le mois de septembre. Les pluies diluviennes ces derniers jours ont provoqué le débordement de ruisseaux et des glissements de terrain qui ont tout emporté à Las Tejerias, ville située à flanc de montagne.
Nous cherchons toujours", affirme un secouriste dans la ville industrielle de 50.000 habitants envahie par la boue et d'innombrables débris. Les pompiers se servaient notamment de tronçonneuses pour se frayer un chemin parmi les arbres charriés dans la ville.
De nombreuses maisons et commerces ont été détruits par la coulée de boue qui tout emporté sur son passage.
Les habitants participent activement aux efforts à l'aide de pioches, de pelles et de tout ce qu'ils peuvent trouver, a constaté l'AFP sur place. Le travail ne s'est pas arrêté pendant la nuit, avec l'aide de lumières, de chiens et de drones.
"Nous travaillons pour retrouver les personnes qui sont toujours portées disparues, C'est notre principale tâche en ce moment et nous devons nous concentrer dessus", a déclaré le ministre de l'Intérieur Remigio Ceballos aux responsables de la région. Quelque mille personnes participent aux secours avait-t-il annoncé la veille.
M. Ceballos avait aussi précisé qu'"une quantité record de précipitations" s'était abattue sur la ville, assurant que le volume moyen d'eau en un mois était tombé en un jour.
"Ces fortes pluies ont saturé le sol", avait ajouté le ministre, attribuant les précipitations au "changement climatique" et au passage de l'ouragan Julia au nord du Venezuela, qui a été rétrogradé lundi en dépression tropicale au-dessus du Guatemala.
"J'étais piégé par les flots et je n'avais pas d'autre choix que de grimper sur le toit et de m'accrocher à l'antenne", raconte José Santiago, 65 ans, un survivant : "l'eau m'arrivait jusqu'au cou. J'étais prêt (à mourir). S'il avait plu cinq minutes de plus, je me noyais".
"Tejerias ne sera plus jamais la même, nous partons car il est impossible de s'en remettre", a déclaré un commerçant Isaac Castillo, 45 ans, bouleversé par les dégâts causés.
Le dernier bilan officiel fait état de 25 morts et 52 blessés. "Cinq ruisseaux ont débordé" et "nous constatons des dégâts très importants", avait déclaré dimanche la vice-présidente Delcy Rodriguez.
Collectes pour les victimes Depuis plusieurs semaines, cette saison des pluies atypique et ces trombes d'eau qui s'abattent sur le Venezuela avaient déjà provoqué la mort de 13 personnes dans d'autres secteurs du pays .
Les autorités ont mis en place plusieurs abris pour les familles touchées à Maracay, capitale de l'Etat d'Aragua où se trouve Las Tejerias, a indiqué M. Ceballos.
Carmen Melendez, une habitante de 55 ans est sous le choc : "la ville est perdue, Las Tejerias est perdue", répète-t-elle hébétée.
Le président Nicolas Maduro a décrété trois jours de deuil national en solidarité avec les victimes.
Dans un pays où le baseball est le sport national numéro un, l'équipe des Tigres de Aragua a proposé son stade comme centre de collecte de dons.
Dans la capitale, celle des Leones de Caracas a aussi annoncé récolter eau minérale, produits non périssables et vêtements pour les survivants.
"J'ai apporté de l'eau potable, du lait en poudre, des bonbons pour les enfants et quelques vêtements pour garçons", explique Karla Cuervo, 39 ans, mère au foyer, en déposant son don au centre de collecte "Angeles de la Autopista" (Anges de l'autoroute) à Caracas. "J'espère qu'il y aura plus de dons. Parce qu'il y a des gens qui n'ont plus rien, plus rien...",selon le point.